Aurore Martin sort de la clandestinité

La militante basque a participé hier à une réunion publique à Biarritz malgré un mandat d'arrêt européen.

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Biarritz : Aurore Martin revient sur la scène

Elle a essuyé une larme sous un tonnerre d'applaudissements : Aurore Martin est sortie de 6 mois de clandestinité. Hier soir à Biarritz , la militante basque, menacée d'expulsion vers l'Espagne, a bravé le risque d'une interpellation par la police française.

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Aurore Martin : "le changement est en cours"

Aurore Martin, la militante basque sous le coup d'un mandat d'arrêt européen, est sortie de la clandestinité hier. Sa réaction.

Joyeuse mais réaliste. La militante basque française Aurore Martin, 32 ans, est apparue samedi soir devant une salle comble à Biarritz. Elle se cachait depuis le 21 décembre pour échapper à l'exécution d'un mandat d'arrêt européen.

Il n'est pas encore 20H00. Sous les applaudissements nourris d'un millier de participants, debout pour l'ovationner, quand elle  apparaît sur la scène. Depuis le matin, la  salle accueille  un colloque sur le thème du mandat européen.
"Merci à toutes les personnes qui m'ont aidée et hébergée pendant six mois", a lancé la jeune femme d'une voix empreinte d'émotion. 

Des conditions politiques plus favorables 

Elle a ensuite expliqué, sur un ton plus assuré, les raisons de son retour, mentionnant notamment "les conditions politiques qui sont favorables". 
Elle faisait notamment allusion à la surprise créée par la coalition Bildu ("ensemble" en basque) aux élections municipales en Espagne fin mai. Cette formation n'avait été autorisée que de justesse par la justice espagnole. Elle est devenue la deuxième force politique du Pays Basque.

"Je suis une militante politique et responsable et je ne suis pas dupe, je sais que la police va venir me livrer aux autorités espagnoles, cette justice qui utilise la torture", a martelé la militante. 

Elle a clôturé son discours en lançant "euskal presoak etxerat" (les prisonniers basques à la maison) et "gora euskadi askatuta" (vive le pays basque libre) sous les applaudissements à tout rompre des participants venus la soutenir.

A côté de Didier Borotra

Aurore Martin s'est ensuite assise à côté du sénateur-maire centriste de Biarritz, Didier Borotra, qui fait partie des cinquante personnalités du monde politique et associatif qui ont signé le manifeste "Pour l'abrogation des législations d'exception en Europe". Elle n'a alors pas pu retenir ses larmes.

Plus tôt dans la journée, dans les coulisses de cette réunion publique, elle avait déclaré être à la fois "surexcitée" de retrouver les siens mais "réaliste" à la perspective d'une arrestation.

Reprendre ses fonctions

Aurore Martin risque à présent d'être arrêtée à tout moment pour être envoyée en Espagne en vertu du mandat d'arrêt. Elle a indiqué qu'elle "revenait pour pouvoir reprendre (ses) fonctions" à la direction de Batasuna, formation autorisée en France mais interdite en Espagne pour ses liens présumés avec le groupe indépendantiste armé ETA.

Le soutien de Philippe bidart

Philippe Bidart, l'ancien chef de l'organisation indépendantiste Iparretarrak, deux fois condamné à la réclusion criminelle à perpétuité et actuellement en liberté conditionnelle à Béziers (Hérault), avait profité d'une permission au Pays Basque pour venir lui exprimer en privé son soutien.

Didier Borotra s'est dit pour sa part "solidaire de la résistance" de la jeune femme, accusant la justice française de se faire "l'exécuteur des décisions judiciaires espagnoles".

Un mandat d'arrêt européen

Aurore Martin fait l'objet d'un mandat d'arrêt européen émis à son encontre le 13 octobre 2010 par un magistrat de Madrid pour "participation à une organisation terroriste" et accepté par la justice française.
Elle a annoncé le 21 décembre qu'elle entrait en clandestinité, mais le 3 juin, elle a indiqué vouloir "recommencer une vie publique normale".

Aurore Martin avait été candidate pendant sa clandestinité aux élections cantonales sur la liste de la coalition de la gauche abertzale (patriote, en langue basque) EH Bai, comme suppléante pour le canton de Tardets.

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