Beatex : la reprise contestée

Le parquet de Pau a contesté la désignation par le tribunal de commerce du groupe Cargo-Promodis.

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Béatex au Tribunal de Commerce de Pau

Depuis 1840, l'entreprise Béatex fabrique des bérets basques. Mais depuis quelques années, l'entreprise a perdu sa productivité, la liquidation judiciaire est en cours. Hier, le Tribunal de commerce de Pau avait à entendre les objectifs des trois repreneurs en lice.

Le groupe Cargo-Promodis, spécialisé notamment dans l'équipement des armées, avait été désigné il y a une dizaine de jours comme repreneur de Béatex, dernier fabricant français de bérets basques, placé en redressement judiciaire.

L'appel interjeté lundi s'explique notamment par la nécessité d'éclaircir auparavant un autre volet, pénal, de ce dossier, a précisé le procureur du TGI de Pau, Jean-Christophe Muller.

Une partie de l'outil de production de Béatex, située à Oloron-Sainte-Marie (Pyrénées-Atlantiques), soit une cinquantaine de machines à tricoter, a en effet été saisie par la justice, dans le cadre d'une procédure pénale visant l'ex-gérant Pierre Lemoine, soupçonné de les avoir cédées en plein redressement.

"S'il a vendu les machines à tricoter alors qu'il n'avait pas le droit de le faire pendant la phase de redressement judiciaire, il vaut mieux que le repreneur le sache", a-t-on précisé de même source. Pierre Lemoine, poursuivi pour "banqueroute", devra donc au préalable comparaître devant le tribunal correctionnel, le 11 juin, pour cette présumée cession  illégale d'actifs de la société, a-t-on ajouté de même source.

Le parquet conteste par ailleurs le prix de la cession à Cargo-Promodis, de 20.000 euros, jugé insuffisant face à l'offre d'une autre entreprise candidate, la société Gouaix, qui proposait 105.000 euros.

La société Promodis, ancien client de Béatex, spécialisée dans l'équipement pour l'armée française, a été choisie notamment après s'être engagée à maintenir 30 des 44 salariés de Béatex.

Les 14 salariés non-repris devaient bénéficier de propositions de reclassement. Le groupe Cargo-Promodis, basé à Toulouse, s'est aussi engagé à injecter immédiatement 500.000 euros dans l'entreprise, puis 750.000 à partir de 2014. Toutefois cet engagement s'est seulement fait oralement, lors d'une audience.

Le représentant du personnel, Jean-René Riard, a de son côté fait part mercredi de l'inquiétude du personnel qui, le 29 mai, avait cru à une solution pour éviter la liquidation judiciaire avec l'annonce de la reprise par Cargo-Promodis.

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