L'association s'est félicitée de la proposition de loi pénalisant la négation des génocides.
Basée à Bordeaux, la Fondation du mémorial de la traite des Noirs milite pour la création d'un mémorial national consacré à l'esclavage. Elle soutient la proposition de loi pénalisant la négation des génocides, en débat à l'Assemblée nationale jeudi.
" Dix ans après le vote de la loi Taubira (loi de 2001 reconnaissant les traites et les esclavages comme crimes contre l'humanité, ndlr), une année après le vote de la loi sénégalaise déclarant la traite des Noirs crime contre l'humanité, cette proposition servira de point d'appui à la campagne nationale pour +Débaptiser les rues de négriers+", indique l'association dans un communiqué.
La Fondation du mémorial, présidée par l'écrivain antillais Patrick Chamoiseau, l'ex-président de Médecins sans frontières (MSF) Rony Brauman et l'universitaire Françoise Vergès, rappelle qu'"à Bordeaux, Nantes, La Rochelle, Le Havre et Marseille, subsistent une trentaine de rues honorant armateurs et élus ayant collaboré, organisé et profité de ce commerce responsable de la mort de plus de 20 millions de personnes".
" La Fondation sera vigilante quant à l'application de cette nouvelle loi et interpellera les candidats à l'élection présidentielle française de 2012 ", ajoute le communiqué.
Le texte de loi, soumis au vote ce jeudi à l'Assemblée, vise à " réprimer la contestation ou la minimisation grossière " de tout génocide. Le texte prévoit un an de prison et 45.000 euros d'amende en cas de négation d'un génocide reconnu par la loi.
Cette initiative, qui touche notamment au génocide perpétré contre les Arméniens dans l'Empire ottoman, a déchaîné la fureur des autorités turques qui ont menacé la France de représailles.
Le vote de la proposition de loi à l'Assemblée nationale ne signifiera pas pour autant que le texte sera adopté. Il faudra ensuite un vote du Sénat, ce qui prendra plusieurs mois au minimum.
A voir, le compte Facebook de la Fondation du Mémorial de la traite des Noirs.