Maire de Seignosse(40), ancien journaliste à TF1 et premier à avoir retrouvé Klaus Barbie, il s'est éteint hier à 72 ans
Seignosse: Ladislas de Hoyos est décédé
Le maire de Seignosse et ancien présentateur du journal de TF1 s'est éteint jeudi à 72 ans des suites d'une longue maladie. Il a été le premier à retrouver la trace du criminel de guerre Klaus Barbie et à l'interviewer en Bolivie.
Ladislas de Hoyos, journaliste de talent et grand humaniste, est décédé jeudi chez lui à Seignosse, dans les Landes, des suites d'une longue maladie. Il est connu pour avoir présenté le journal sur TF1 dans les années 90. Et surtout pour avoir traqué Klaus Barbie, depuis sa prison en Bolivie jusqu'à sa condamnation pour crimes contre l'humanité.
Maire de Seignosse depuis 2001
Il avait acheté une maison à Seignosse, où il s'était définitivement installé pour y passer sa retraite et se consacrer à sa passion : le golf.
Il se laisse alors tenter par la politique et devient maire en 2001. Il sera réélu en 2008.
Une vie de journaliste
Né à Bruxelles en 1939, il commence sa carrière à France-Soir dans les années 60, d'abord chargé des faits divers. Puis il devient grand reporter, spécialiste des Amériques du nord et du sud.
Il rejoint ensuite l'ORTF, en 1971. Et se spécialise sur l'étranger. Il est notamment correspondant à Londres entre 1974 et 1976 pour TF1.
De retour en France, le grand reporter supervise les journaux du soir ou du week-end sur la première chaine. Puis il présentera différentes éditions du JT jusqu'en 1991, date à laquelle il doit laisser sa place à Claire Chazal.
Il quitte ensuite TF1 pour Antenne 2 puis France Inter, et se retire à la fin des années 90.
La traque de Klaus Barbie
La grande affaire professionnelle de Ladislas de Hoyos est sans aucun doute le suivi de toute l'affaire Klaus Barbie, l'ancien chef de la gestapo de Lyon.
C'est lui qui, le premier, réalise une interview de l'homme traqué, en 1972. Aux côtés de Beate Klarsfeld, il le retrouve dans une prison, en Bolivie. Il réussit à l'approcher quand le criminel de guerre se cachait sous le nom de Klaus Altman.
"Pendant quatre jours nous avons cherché à le retrouver", raconte t-il. "Il était en prison. Nous avons versé quelques pourboires et puis on s'est retrouvé dans sa cellule". Les colonels boliviens avaient demandé un entretien en espagnol, mais Ladislas de Hoyos, de nationalité autrichienne, avait préféré s'adresser à "Altman" en allemand. "Et puis tout à coup, au moment où il s'y attendait le moins, je lui ai demandé en français : -Vous n'êtes jamais allé à Lyon ?-, et il m'a répondu d'instinct : -Non je n'y suis jamais allé-".
Ainsi le journaliste a pu piéger "le boucher de Lyon" qui a poursuivi en français devant la caméra : "Je ne suis pas un saint".
Ladisla de Hoyos a ensuite assisté à l'intégralité du procès Barbie pour crime contre l'humanité, à Lyon en 1987.
Il avait écrit un livre sur l'affaire, intitulé "Barbie".