Un entrepreneur funéraire peu soucieux du devenir des défunts placé en garde à vue.
Eymet (24) : des ossements dans la carrière
L'affaire des ossements découverts dans une carrière en Dordogne prend une toute autre ampleur ce soir. Ce ne sont plus quelques restes qui auraient été déposés mais des cercueils entiers avec leurs squelettes qui auraient été vidés. Ces tombes// abandonnées// devaient// être tr
Une vidéo prise avec un téléphone portable, a permis de découvrir une atteinte manifeste à la dignité humaine dans la mort. En effet, à Eymet, un joggeur est attiré par la vue d'un cercueil éventré dans une carrière. Intrigué, il filme et fait diffuser les images.
L'entrepreneur funéraire est placé en garde à vue depuis dimanche, il doit répondre aux questions des enquêteurs, d'autant qu'entre la diffusion des images sur France 3 Aquitaine et la visite des autorités judiciaires, la carrière a été nettoyée. Son déférement devant le Parquet de Périgueux serait motivé par une atteinte à l'intégrité de sépultures.
C'est une vision insupportable qui apparait au travers des images, des cercueils éventrés, des tissus funéraires, des coussins, et comble de l'horreur des ossements, là un fémur, ici des crânes. Le tout disposé en petit tas parcimonieusement répartis sur la surface de la carrière, sans précaution.
Une procédure existe lorsque des sépultures sont déclarées en désuétude, on procède à l'ouverture de la tombe, la loi indique qu'il est effectué un prélèvement de tous les os qui constituent la sépulture sans omission, les os sont placés dans un sac, identifiés, enfin déposés dans un ossuaire. Personne ne peut déroger à cette règle, elle est l'essence même du respect porté aux dépouilles.
Aucune civilisation n'acccepte un manque de respect envers des restes humains, récents ou même anciens, aucun individu avec du discernement ne peut manipuler des ossements humains sans ressentir un minimum de précaution pour l'être qui a été. L'entrepreneur pour se défendre fait porter la responsabilité sur ses ouvriers.
Il est possible de s'interroger sur l'origine de ces restes humains, viennent-ils vraiment de concessions abandonnées ? Il faut un délai de plusieurs années avant que la sépulture soit déclarée en désuétude, or sur les images de la carrière, il y a des chaussures, des vêtements, de coussins mortuaires que l'on trouve dans les cercueils en état de neuf, des boiseries de cercueils encore vernies.
Ce qui est le plus insupportable, l'entrepreneur le confirme, l'usage du godet de la pelleteuse peut expliquer cela, d'où la présence de crânes concassés, d'os effrités, cassés, dissociés. La précaution nécessaire n'a pas été mise en oeuvre lors de l'ouverture des sépultures, lors de l'exhumation des os.
Plus que de la profanation, les faits reprochés au professionnel sont marqués par l'outrage fait aux dépouilles mortelles, à la mémoire des défunts, à l'intégrité des certaines sépultures, tout ceci dans un souci mercantile. En libérant l'espace, un nouveau caveau pouvait prendre place, une nouvelle sépulture pouvait y sièger, un nouvel enterrement pouvait être pratiqué avec l'apport lucratif de ce secteur d'activité.