Ils étaient les suppléants de ministres. Hier, 21 juillet à minuit, ils ont pris leurs fonctions de députés.
Vincent Feltesse, Florence Delaunay et Jean-Claude Gouget patientent depuis le 21 juin, date de la formation du deuxième gouvernement de Jean-Marc Ayrault, le 21 juin juste après les élections législatives. Ces suppléants n'avaient pas encore pris leurs fonctions. Ils feront leur entrée à l'Assemblée mardi 24 juillet.
Les ministres, Michèle Delaunay, Alain Vidalies et Jérôme Cahuzac étaient toujours députés mais n'avaient pas le droit de voter à l'Assemblée.
Depuis hier samedi minuit, la situation est claire. La Constitution laisse un délai d'un mois à un parlementaire nommé ministre pour choisir entre les deux fonctions. Les ministres abandonnent donc leur siège à l'Assemblée nationale et le cèdent à leur suppléant.
Le coup politique de Vincent Feltesse
Suppléant-surprise de Michèle Delaunay, il se place dans la course à la mairie de Bordeaux en 2014.
A 45 ans Vincent Feltesse fait son entrée à point nommé au Palais Bourbon comme député PS de la Gironde. Un tremplin national, pour ce diplômé d'HEC, titulaire d'un DEA d'histoire. Un pas vers la mairie de Bordeaux en 2014.
Né en 1967 à Beauvais, il met le pied en Gironde en 1994. Il entre au cabinet du président du conseil général, Philippe Madrelle. Chargé de mission auprès de Daniel Vaillant, ministre des Relations avec le Parlement en 1997, il est nommé l'année suivante directeur de cabinet de celui qui est toujours président PS de la région Aquitaine, Alain Rousset.
Les nouvelles technologies comme passion
Il est élu en 2001 maire de Blanquefort, commune industrielle et viticole de la banlieue bordelaise, qui bascule ainsi à gauche. Il est élu Président de la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB) depuis 2007. Il y côtoie le maire UMP de Bordeaux, Alain Juppé.
Vincent Feltesse est passionné par les nouvelles technologies qu'il a largement implantées dans sa ville. Il a été secrétaire national adjoint du PS en charge de ce dossier, puis responsable de la campagne numérique de François Hollande.
la mairie de Bordeaux comme objectif
Réélu maire de Blanquefort dès le premier tour en 2008, Vincent Feltesse, a créé la surprise en se propulsant, à quelques heures de la clôture des candidatures, comme suppléant de Mme Delaunay, tombeuse d'Alain Juppé en 2007 dans la deuxième circonscription de la Gironde. Vincent Feltesse décroche son premier mandat national après la réélection confortable de Michèle Delaunay.
On lui prête des ambitions pour la mairie de Bordeaux en 2014 face au même Alain Juppé. Lui indique ne pas vouloir se prononcer avant l'été 2013.
M. Feltesse, marié et père de trois enfants, a démissionné fin juin de son poste de maire de Blanquefort, dont il reste toutefois conseiller municipal.
Florence Delaunay, première députée des Landes
Elle était la suppléante du ministre des Relations avec le Parlement Alain Vidalies.
Conseillère municipale de Léon (Landes) en 2008, conseillère régionale d'Aquitaine en 2010, Florence Delaunay a effectué une ascension fulgurante qui l'a conduite ainsi à être la première femme envoyée par les Landais à l'Assemblée nationale. Pour elle, c'est la reconnaissance d'un travail toute en discrétion.
" j'ai conscience qu'être la première femme députée des Landes représente localement quelque chose de fort
car je reçois de nombreux témoignages de soutien"
Florence Delaunay, première femme députée des... par france3aquitaine
Mariée, mère d'un garçon, elle se dit très intéressée par tous les dossiers liés au tourisme, à l'environnement, et à la forêt en particulier, celle des Landes de Gascogne étant le plus grand massif forestier de l'Union européenne.
La décentralisation et l'autonomie des collectivités territoriales sont autant de centres d'intérêt pour la nouvelle députée qui espère également mettre en place à l'Assemblée un groupe de réflexion pour aider les enfants souffrant de troubles des apprentissages.
Entrée au Parti socialiste en 1978, Mme Delaunay, originaire de Touraine, a également
eu des responsabilités au sein de la CFDT.
Arrivée dans les Landes en 1998, recrutée au poste de Directrice générale des services de la commune de Saint-Sever, elle occupait depuis 2002 le poste de directrice de la Communauté de communes Côte Landes Nature, "un travail à temps plein" qu'elle va être contrainte d'abandonner.
Jean-Claude Gouget, l'ancien agriculteur député
A 69 ans, le suppléant de Jérôme Cahuzac, ministre délégué au Budget siègera comme député du Lot-et-Garonne.
Jean-Claude Gouget se donne pour mission de représenter la "ruralité".
Né en 1942 à Saint-Eutrope de Born, cet ancien producteur de pruneaux et de noisettes
est depuis 1995 maire de Cancon (1.300 habitants), capitale française de la noisette dans un département grand producteur de fruits et de légumes.
En 2003, M. Gouget avait donné une notoriété inattendue à sa commune en accueillant un contre-sommet altermondialiste, pied de nez à un sommet de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) organisé à Cancun (Mexique), où José Bové, sous le coup d'une interdiction de quitter le territoire français après une condamnation judiciaire, n'avait pu se rendre.
Un deuxième contre-sommet altermondialiste s'était tenu en 2010, en présence de M. Bové et de Cécile Duflot, alors que se déroulait également à Cancun un sommet de l'ONU sur le réchauffement climatique.
Marié et père de six enfants, M. Gouget dit avoir "le devoir de penser à la population rurale" qu'il représente.
"On doit répondre aux attentes de cette population qui s'est sentie abandonnée ces dernières années".
Déjà suppléant de M. Cahuzac en 2007, M. Gouget est également conseiller général
du Lot-et-Garonne. Membre depuis 2011 du Parti radical de gauche (PRG), M. Gouget siègera toutefois à l'Assemblée nationale au sein du groupe socialiste.