Patrice de Maistre, emprisonné dans l'affaire Bettencourt, comparait devant ses juges jeudi.
L'audition de Patrice de Maistre par les juges du dossier Bettencourt se poursuit jeudi après-midi. Ses avocats "espérerent" les confrontations qu'ils réclament dans cette affaire. "On n'en sait strictement rien, nous travaillons sans visibilité aucune et on le déplore", a dit Me Pierre Haïk, ajoutant : "C'est très compliqué".
Alors qu'on a appris jeudi que l'avocat suisse des Bettencourt, René Merkt, entendu
à Genève la semaine dernière, avait explicitement décrit M. de Maistre comme la première et la dernière personne à lui avoir jamais demandé de faire mettre à la disposition de Liliane Bettencourt des fonds en liquide à Paris depuis ses comptes suisses,
Me Laffont a estimé que "M. Merkt avait déjà dit ça" lors d'une précédente audition. Elle a aussi remarqué que la presse a été "informée de l'audition de M. Merkt avant nous".
Alors qu'une possible pression sur les témoins fait partie des motivations du juge pour maintenir M. de Maistre en détention provisoire, ses avocats demandent avec force qu'il soit confronté à trois personnes, M. Merkt, Vahé Gabrache, le patron de l'organisme de compensation Cofinor, et Pascal Bonnefoy, le majordome des Bettencourt.
Mais deux de ces personnes au moins n'étaient pas à Bordeaux jeudi, de sources proches de l'enquête.
Les juges veulent savoir ce que M. de Maistre a fait de 4 millions d'euros qu'il a fait venir de Suisse en sept versements de 2007 à 2009, alors que la justice considère que Mme Bettencourt était affaiblie psychologiquement depuis septembre 2006. Ils le soupçonnent à la fois d'enrichissement aux dépens de l'héritière de l'Oréal, et d'un financement illicite de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.