Alors que l'urgentiste est placé sous contrôle judiciaire, l'Orde national des médecins porte plainte
Michèle Delaunay et l'affaire Bonnemaison
Invitée dans l'édition de 12h, la députée Michèle Delaunay prend position dans l'affaire Bonnemaison. Elle dénonce le parti prix du conseil de l'ordre national des mèdecins qui assigne le docteur Bonnemaison en justice.
L'urgentiste bayonnais Nicolas Bonnemaison, soupçonné d'avoir abrégé la vie d'au moins sept patients âgés, a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire ce mardi par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Pau.
Le contrôle judiciaire prévoit l'interdiction d'exercer la médecine, de prendre contact avec des membres de son ancien service et de résider dans les Pyrénées-Atlantiques.
Une cinquantaine de sympathisants, membres de son comité de soutien et amis, étaient venus assister à cette audience très chargée émotionnellement. Le Dr Bonnemaison, visiblement très ému, a seulement demandé à ce groupe de cesser d'applaudir lorsque le président de la chambre de l'instruction, Michel Treilles, a lu la décision.
Le parquet de Bayonne avait fait appel du maintien en liberté du médecin, mis en examen le 12 août pour "empoisonnements sur personnes particulièrement vulnérables".
Lors de l'audience le 6 septembre, avait alors reconnu avoir pratiqué des injections létales "pour abréger des souffrances", mais toujours en "communiquant" avec les familles, dont aucune n'a à ce jour porté plainte contre lui. M. Bonnemaison s’était défendu d'être "un militant de l'euthanasie".
L'avocat général, Jacques Defos Du Rau, avait argué d'un "trouble exceptionnel et persistant à l'ordre public" pour réclamer le placement en détention provisoire du Dr Bonnemaison, interdit d'exercice et résidant en Auvergne dans le cadre de son contrôle judiciaire.
M. Defos Du Rau avait évoqué sept "décès en série", entre le 5 avril et le 3 août 2011, avec "une accélération" des décès à partir de juin. "Il s'est arrogé le pouvoir de donner la mort, tout seul, le droit de choisir l'instant de la mort et cela a eu l'air de s'amplifier. C'est le cadre de la loi Léonetti (sur les malades en fin de vie) qui explose" avait-il expliqué à l’audience.
Pour la défense, Me Benoît Ducos Ader a dénoncé "l'hypocrisie" de la loi Léonetti et rappelé "l'absence de plaignants" dans cette affaire. "On n'est pas là pour mettre en prison un malfrat, on est là pour débattre de l'euthanasie", avait-t-il ajouté.
Plainte du Conseil de l'Ordre
Le Conseil national de l'Ordre des Médecins réuni mercredi 14 septembre a confirmé la plainte de son président devant la juridiction disciplinaire à l'encontre du Dr Nicolas Bonnemaison mis en cause dans une affaire d'euthanasie, a-t-on indiqué mercredi à l'Ordre.
Dans cette affaire,les dispositions de la loi Leonetti sur la fin de vie et le Code de déontologie médicale "n'ont pas été respectés" a indiqué l'Ordre dans un communiqué.
Il rappelle sa volonté de délocaliser de l'affaire devant une Chambre disciplinaire
de première instance d'une autre région que l'Aquitaine.
L'Ordre départemental des médecins des Pyrénées-Atlantiques avait décidé auparavant de ne pas poursuivre l'urgentiste.