Jérôme Cahuzac s'est interrogé sur l'intérêt de prolonger certaines lignes. Satisfaction des opposants au projet LGV.
Cahuzac : " il faudra élaguer dans les projets LGV
Le ministre délégué au Budget, le lot-et-garonnais Jérôme Cahuzac s'est exprimé sur les projets de ligne à grande vitesse lancés par l'ancienne majorité sans financement. Le nouveau gouvernement devra renoncer à certaines de ces options.
"C'est une bonne nouvelle parce que le projet LGV ne tient pas la route, c'est de la folie à l'état pur". Les opposants au projet de lignes à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Espagne ont réagi très vite aux déclarations du ministre délégué au budget.
En 2010 sous le Grenelle 1, Jean-Louis Borloo alors ministre de l'écologie et du developpement durable présentait son avant-projet du schéma national des infrastructures de transports.
- 245 milliards sur 25 ans
- une 15aine de nouveaux tronçons LGV pour un coût de 260 milliards.
Dans son rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques, présenté le 3 juillet dernier, la cour des compte préconise des mesures d'économie. Parmi les pistes évoquées : les LGV.
Abandonner certains projets
Jérôme Cahuzac, ministre délégué au Budget, également député socialiste du Lot-et-Garonne a été interrogé à ce sujet sur France 2. Il remet en cause l'intérêt de prolonger certaines lignes de TGV "pour un gain de temps marginal", alors que, selon lui, il serait peut-être plus urgent de consacrer cet argent à l'entretien des lignes ferroviaires secondaires. Il a indiqué que "le gouvernement n'aura pas d'autre choix que d'abandonner certains projets", sans toutefois préciser lesquels.
>> Ecouter ci-contre l'intégralité des propos de Jérôme Cahuzac sur France 2 (entre 00. 20 et 1min 52)
Des propos qui ont aussitôt fait réagir les anti-LGV
Dans le Lot-et Garonne, le porte-parole de la coordination anti-LGV, Charles d'Huyvetter défend la "modernisation des lignes existantes", la seule solution pour "parler d'aménagement du territoire pour le plus grand nombre à un moindre coût".
"Sans avoir les financements, c'est aberrant de parler d'un projet de huit milliards entre Toulouse et Bordeaux qui s'adresse seulement à une élite qui se déplace de métropole en métropole".
Au Pays-Basque, même réaction du côté des opposants à la ligne entre Bordeaux et l'Espagne. "L'Etat devient raisonnable pour des raisons financières, il prend la mesure de tous les dégâts financiers, environnementaux et humains que la construction d'une nouvelle ligne produirait", a déclaré à la maire de Saint-Pée-sur-Nivelle, Christine Bessonnart, dont la commune doit être traversée par la LGV. Pantxoa Teiller, le vice-président du Cade, collectif regroupant 40 associations de défense de l'environnement au Pays Basque est sur la même longueur d'onde.
"Ça va dans le bon sens. La ligne adoptée semble être celle de la sagesse".
Rappelons que les axes Bordeaux-Espagne et Bordeaux-Toulouse sont le prolongement de la LGV Tours-Bordeaux, dont le chantier a commencé début 2012.
Ce réseau devrait notamment permettre de rejoindre Bordeaux depuis Paris en un peu plus de deux heures d'ici 2017 et Toulouse en un peu plus de 3 heures après 2020.
>> Explications et réactions dans le reportage de Jean-François Meekel