Ossements d'Eymet : peine quasi maximale requise

Le gérant de l'entreprise de pompes funèbres comparaissait hier devant le tribunal correctionnel de Bergerac (24).

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Eymet :un an avec sursis requis contre le gérant

Dans l'affaire des ossements de la carrière d'Eymet en Dordogne, le jugement est mis en délibéré. Un an de prison avec sursis a été requis contre l'entrepreneur de pompes funèbres. Il est poursuivi pour avoir jeté des ossements dans cette carrière. L'entrepreneur dénonce un complot.

Un an de prison avec sursis et 15.000 euros d'amende. Le Procureur de la République a prononcé de lourdes réquisitions contre Patrice Pauly. L'entrepreneur de pompes funèbres est soupçonné d'avoir illégalement déversé de multiples ossements dans une carrière. Le jugement a été mis en délibéré au 11 septembre.

Violation de sépulture

Les faits "sont particulièrement graves". Ils ont été commis "par un professionnel dans
un but parfaitement mercantile". Le Procureur de la République n'a pas épargné Patrice Pauly, 44 ans, poursuivi pour "violation de sépultures par manquement à la dignité due aux défunts".
Le magistrat a encore fustigé la "négligence la plus totale, dans la totalité de l'infraction reprochée" au prévenu.  

"C'est le nombre important d'os retrouvés qui caractérise le délit.

On ne faisait pas dans la dentelle.  Il fallait envoyer la purée..."


L'affaire avait été mise au jour début juin. Un joggeur avait aperçu et filmé avec son téléphone mobile de multiples ossements affleurer du sol d'une carrière louée par l'entreprise de M. Pauly à Eymet, près de Bergerac.  

Au total, l'enquête a permis d'identifier 32 tas de terre truffés de morceaux de crânes, fémurs ou planches de cercueils. Des restes qui semblaient provenir de plusieurs cimetières de la région de Bergerac.

M Pauly a été entendu le 7 juin puis placé en garde à vue le 10 après la diffusion des images sur France 3 Aquitaine, M. Pauly. Il disposait alors de toutes les autorisations contractuelles. Il avait été déféré le lendemain au parquet de Bergerac. Remis en liberté, il avait été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d'exercer.

Une possible mise en scène

Mi-juin, le sous-préfet de Bergerac lui a par ailleurs interdit pour 6 mois toute opération d'exhumation.

Soutenu par plusieurs de ses 23 salariés massés à l'arrière de la salle d'audience exiguë, M. Pauly est apparu un peu raide dans son costume anthracite. A la barre, il a évoqué une possible "mise en scène" des vidéos.

"les os polis, propres, posés sur la terre, ça n'est pas possible (...)

Ils ont été apportés".

Par qui ? questionne la présidente, Danièle Garcia-Puydebat. "Je ne me l'explique pas", concède le prévenu.

Interrogé par la magistrate sur l'origine des os retrouvés cette fois par les enquêteurs dans la carrière, il a répété "ne pas se l'expliquer" totalement, avançant toutefois l'hypothèse qu'ils aient pu être amalgamés dans de la terre mouillée ou argileuse et échapper ainsi à la vigilance de ses salariés. En tout état de cause, ils ne sauraient provenir d'exhumations, a-t-il insisté, mais plus vraisemblablement de "creusements de nouveaux caveaux" dans des endroits peut-être mal excavés par d'autres entreprises et où des os ont pu être oubliés
et malencontreusement ramassés par ses employés, a-t-il avancé.

Une mort professionnelle

Son conseil, Me Jacques Storelli, a de son côté plaidé la relaxe, jugeant que ce dossier "comportait plus de questions que de certitudes". Il a tiré à boulets rouges sur "la vidéo qui a fait exploser le dossier", regrettant les réquisitions du procureur qui, si elles étaient retenues par le tribunal, condamneraient son client "à une mort professionnelle".

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