Le millésime 2011 ne sera pas aussi exceptionnel que les deux derniers, ce qui pourrait faire baisser les prix.
Coup d'envoi aujourd'hui de la grande semaine de dégustation des primeurs.. la planète VIN se donne rendez-vous dans le bordelais pour découvrir le nouveau millésime... Après deux années exceptionnelles, 2011 sera plus difficile à vendre confie les professionnels.
Début dimanche de la semaine des primeurs. Pendant cinq jours, 4.000 professionnels du monde entier - négociants, courtiers, importateurs et journalistes spécialisés vont sillonner le vignoble bordelais, pour goûter le dernier millésime de quelques 250 grands crus .
Ce système unique au monde permet la fixation des prix et la commercialisation de ces vins prestigieux.
Lors de cette semaine de dégustation de vins extrêmement jeunes, les experts donnent leur avis sur leur potentiel de développement. Ces notes permettent aux propriétaires, généralement fin mai, de fixer, sur les conseils de courtiers, un prix définitif sur leurs bouteilles qu'ils vendront à des négociants.
Les négociants vendent ensuite ces bouteilles à leurs clients, qui paient d'avance des bouteilles qu'ils n'auront en mains que lors de leur mise sur le marché, 12 à 18 mois plus tard.
"Comme ça sur le papier on est des fous, des irréductibles gaulois, mais on a mis des siècles à mettre cela en place", estime François Lévêque, un des courtiers de la place bordelaise. "Mais à Bordeaux tous diront que c'est un système génial et qu'on n'a jamais fait mieux pour la distribution des vins", assure-t-il.
Ce système, où le courtier joue le rôle de garant du respect de l'accord entre négociant et propriétaire n'a, selon M. Lévêque, "jamais été copié", bien que d'autres régions viticoles françaises (Bourgogne, Alsace, Champagne, etc.) aient un système équivalent mais à moindre échelle.
Ailleurs dans le monde, les grands vins signent des accords d'exclusivité de distribution avec un importateur par pays.
Grâce à l'intermédiaire du négoce, qui n'a pas d'exclusivité sur un marché donné, "le propriétaire va distribuer ses vins à coups de 10 ou 100 caisses. Et ce système dit de "capillarité" permet une distribution extrêmement large des vins dans le monde entier, certains négociants ayant des niches dans des pays et ouvrant ainsi des marchés très différents. "C'est un système qui fonctionne sur la parole avec des relations très fortes", estime François Lévêque.
>>> A voir, ci-contre, le reportage de Jean-Pierre Stahl et Didier Bonnet au coeur de la semaine des primeurs