500 jeunes du Limousin, d'Aquitaine et de Midi-Pyrénées sont en stage en Dordogne. Objectif : renforcer la gendarmerie.
Les gendarmes réservistes de Saint Astier
Pendant 15 jours, 500 jeunes sont formés à St Astier pour devenir réservistes. Ils apprennent les fondamentaux du métier. Cet été, ils renforceront les effectifs de la gendarmerie. Un job d'été original.
Ils veulent être sur le terrain au plus vite comme réserviste. 470 jeunes volontaires se forment au Centre national d'entraînement des forces de gendarmerie à Saint-Astier en Dordogne. Ils ont 15 jours pour apprendre les fondamentaux. Au programme : tir, secourisme, éthique, sécurité routière, topographie, transmission .
Yasmine, 23 ans, est agent de sécurité à Bordeaux. elle est enthousiaste.
"Je ne savais même pas ce qu'était une arme. En quinze jours, j'ai déjà eu huit
heures de cours de tir"
Aurélie, elle, est étudiante en économie et gestion à Toulouse. La jeune femme de 18 ans explique avoir découvert ce stage lors de sa "journée défense et citoyenneté". Jocelyne, institutrice de 24 ans, en a entendu parler à la fac. D'autres ont été encouragés par un membre de leur famille, déjà dans la gendarmerie. Ils ont été sélectionnés parmi 800 candidats. "Tous sont volontaires", rappelle le colonel Hocq, qui ne déplore qu'une trentaine de défections au cours des premiers jours de formation.
"Le réveil à 05H30, c'est le plus dur, mais on s'y fait!"
Corvées de chambrée, entraînement physique, cours magistraux : comme Aurélie, les jeunes assument la discipline imposée et se revendiquent sans complexe des valeurs dispensées pendant le stage.
Les filles comme les garçons
Yasmine renchérit, à l'aise dans son treillis.
"tout le monde est logé à la même enseigne, il n'y a pas de privilège. On est tous habillé pareil, il n'y a pas de distinction"
Les recrues féminines représentent 40% des effectifs. Elles se félicitent qu'aucune activité ne soit spécifiquement réservée aux garçons ou aux filles. Exercices d'interpellation, interception de véhicules, tirs au pistolet automatique, toutes s'entraînent exactement comme les garçons.
A contre courant
Leur engagement peut paraître à contre-courant des tendances d'une société prompte à prôner l'individualisme et la permissivité. Ces jeunes en sont conscients. Ils soulignent "l'esprit de solidarité et de cohésion" développé pendant le stage. "On découvre que seul on ne va pas loin, c'est ensemble qu'on progresse", résume Patrice Petiot, 28 ans, chef d'équipe sur des chantiers à Albi.
Le colonel Hocq n'en démord pas.
"Dire que la jeunesse n'est plus la même, c'est des bêtises! La jeunesse, elle
est ce qu'on en fait",
Un job d'été qui paie
C'est avec beaucoup de sérieux que les apprentis gendarmes abordent l'examen de fin de stage qui leur permettra de rejoindre les 26.000 réservistes de la gendarmerie, en mission de 30 à 90 jours par an.
Si elle obtient le sésame, Jocelyne sait qu'elle sera envoyée dès le mois d'août sur les plages de Gironde pour renforcer les brigades mobilisées en période estivale. Quant à Grégory, 30 ans, responsable d'un magasin à Bayonne, il partira en mission sur la Côte basque pendant ses congés ou ses week-ends.
Car pour beaucoup, la réserve est aussi un bon moyen d'obtenir un travail d'appoint ou un job d'été rémunérateur: 50 euros nets par jour, nourri et logé, avec une certaine souplesse de calendrier. Aurélie le reconnait volontiers.
"Cela me permettra de travailler sans négliger mes études"
Mais une fois sur le terrain, armée et en uniforme, rien ne distinguera l'étudiante de ses collègues titulaires. A terme peut-être, elle franchira le cap et s'engagera. Ces stages sont un bon vivier pour les futurs recrutements.
Chaque année 3.200 jeunes, étudiants ou jeunes actifs, âgés de 17 à 30 ans, sont ainsi formés à la réserve lors d'une vingtaine de stages similaires en France.