Jean-François Macaire a observé un long silence depuis l'affaire des "dérives bugétaires" dans les finances de l'ex-Poitou-Charentes. Ce matin il recevait la presse pour expliquer sa version de l'affaire. S'il endosse la responsabilité du dossier, il ne quitte pas son poste de vice-président d'ALPC.
Il a été secoué par les révélations d'Alain Rousset lorsque le grand patron de la région ALPC a dénoncé sans ménagement l'état des finances de la région Poitou-Charentes. Jean-François Macaire a ressenti cette accusation publique comme une mise en cause de ses capacités de gestionnaire. Il dit encore : "Sur la forme, on aurait pu s'y prendre autrement..."L'ex-président de la région Poitou-Charentes a pris le temps d'étudier les pièces du dossier, pour essayer de comprendre comment les retards de réglement de son administration avaient pu causer un préjudice à des entreprises qui manquaient de trésorerie. Après avoir rencontré hier les magistrats de la Cour régionale des Comptes à Bordeaux, il a donc décidé de s'adresser à la presse ce vendredi matin.
"En mars 2014, dit-il, la Cour régionale des Comptes avait alerté la région sur les dangers d'un certains nombres d'emprunts dits "toxiques". Mais il s'agissait d'un seul paragraphe sur un compte-rendu de plusieurs dizaines de pages." Rappelons que Ségolène Royal sera nommée ministre de l'Ecologie un mois plus tard et que dans son sillage elle va entraîner plusieurs cadres de sa région qui abandonnent leur fonction en Poitou-Charentes pour la suivre à Paris.
Jean-François Macaire regrette le turn-over des responsables financiers à la tête de sa région : "Nous avons dû en voir passer 3 en moins de deux ans et cette situation n'était pas faite pour assurer une fluidité dans la gestion de nos comptes." C'est ce qu'il a rappelé hier à Bordeaux aux magistrats de la Cour régionale des Comptes qu'il avait demandé à rencontrer pour les rassurer sur l'état réel de sa trésorerie et leur indiquer aussi que, selon ses propres calculs, l'état des finances de l'ancienne région Poitou-Charentes présente un excédent de 70 millions d'euros.
Quelle était sa connaissance exacte du dossier ? Sur ce point, Jean-François Macaire est formel : "J'en suis venu à la conclusion que les documents financiers qui m'étaient présentés n'étaient pas suffisamment complets pour que je puisse suivre finement la situation." Il explique aussi que toutes les dépenses réalisées en 2013 n'ont pas été raccrochées et prises en compte dans le bilan financier 2014. Sans vouloir accuser personne, cette situation l'a conduit à s'appuyer sur des "comptes faussés qui ne correspondaient pas à la réalité".
"Il m'était impossible d'avoir une vision claire de la situation" précise encore l'ancien président de la région Poitou-Charentes qui plaide sa bonne fois et s'engage à poursuivre le travail entamé pour restaurer une situation financière saine.
Va-t-il démissionner de son poste de vice-président (sans délégation) de la nouvelle région ALPC ? "Non, répond-il, car je n'ai pas démérité. Je reste vice-président mais comme je n'ai pas de délégation je renonce à mes indemnités. Et dans un sourire il conclut : "Il va falloir que je me trouve un vrai travail !"