En août 2020, une vidéo réalisée par L214 avait dévoilé des images de canards au milieux de vers et de cadavres d’animaux. L’éleveur avait reconnu les faits. Il a été condamné ce lundi 8 novembre.
Christophe Vidal a été condamné ce lundi 8 novembre par le tribunal correctionnel de Dax à dix mois d’emprisonnement assortis de sursis et une interdiction d’exercer une activité professionnelle en lien avec des animaux durant 5 ans.
Maltraitance animale : l'éleveur de canard landais condamné à 10 mois de prison avec sursis
— France Bleu Gascogne (@Bleu_Gascogne) November 8, 2021
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L214 avait demandé la fermeture de ce site à Lichos en Soule dans les Pyrénées-Atlantiques. Lee ministère de l'agriculture avait alors envoyé des vétérinaires sur place qui avaient rapidement confirmé la situation.
L’éleveur possédait plusieurs sites d’élevage dans les Landes mais aussi au Pays basque. Et très vite une carence des contrôles avait été pointée.
Ce lundi, il a été condamné à de la prion avec sursis mais également à une interdiction d’exercer. Une double peine aux yeux de son avocate. « Cette condamnation est un peu difficile à mon sens pour monsieur Vidal concernant l’interdiction à exercer son activité, parce que finalement pour monsieur Vidal, ses exploitations c’était le projet de toute une vie », explique Marine Barbe, avocate de la défense.
Et puis surtout, cela va impliquer pour lui malheureusement une reconversion professionnelle avec les difficultés de conjoncture que l’on connaît. A mon sens, le tribunal n’a pas pris en considération les difficultés financières qui étaient les siennes, qui existent incontestablement et qui a mon sens devaient permettre de colorer ce dossier et de comprendre le contexte réel de la commission des faits.
"Mr vidal ne s’est jamais caché derrière son petit doigt et a toujours reconnu les faits et la véracité de la vidéo qui avait pu être diffusée (…)", poursuit l'avocate de la défense.
"Il ne faut pas oublier que cette vidéo diffusée par L214, avait été diffusée sur le plan national et que s’en sont suivi des menaces qu’ont pu subir la famille, des appels malveillants et une souffrance pour l’ensemble de la famille (…). C’est une procédure particulièrement difficile pour cette famille qui finalement a été livrée en pâture un peu partout et qui comme je l’indiquais, a beaucoup souffert depuis déjà un an et demi ».
"Les services vétérinaires sont la plupart du temps totalement défaillants"
De leur côté, les associations de défense de la cause animale voient en cette décision de justice une victoire face au combat qu’elles mènent, notamment L214 qui avait révélé l’affaire en 2020. « C’est une décision qui est importante parce qu’elle est dissuasive », explique Maître Hélène Thouy, avocate de l'association L 214, par ailleurs candidate à l'élection présidentielle pour le parti animaliste.
« Et surtout elle répond à la préoccupation que les associations de de protection animale avaient à savoir que ce monsieur ne continue pas à exercer une activité professionnelle en lien avec les animaux alors qu’il n’est manifestement pas en mesure et en capacité d’entendre les besoins essentiels des animaux. Ce dossier fait partie des dossiers qui montrent que les animaux sont souvent considérés comme de simples objets, de simples ressources et de simples moyens et que on leur dénie leur caractère d’être sensible et leurs besoins les plus essentiels. (…). On peut comprendre que ce soit difficile d’être montré comme cela au grand public. Mais il faut aussi comprendre qu’on ne peut pas traiter les animaux de cette manière (…) et en tant qu’éleveur on a des obligations à respecter pour les protéger et à respecter les règles de protection animale. Il ne l’a pas fait. C’est ce qui ressort de l’enquête. Donc il était normal qu’il soit condamné. L’association L214 assure une mission d’intérêt général. Parce que ce que l’on constate, c’est que les services vétérinaires sont la plupart du temps totalement défaillants".
Même les vétérinaires qui sont affectés au contrôle des élevages ne dénoncent jamais les infractions aux règles de protection animale. On se retrouve avec des situations catastrophiques comme celle de l’éleveur qu’on vient de voir.
Ce n’est pas la première affaire de ce type en Nouvelle-Aquitaine. On se souvient notamment des images tournées par L214 dans un abatoir à Mauléon dans les Pyrénées-Atlantiques. L’ancien directeur de l'abattoir et quatre salariés avaient été condamnés, en septembre 2018, pour mauvais traitements. Puis dans le cadre d’une autre procédure, L214 avait elle aussi été condamnée en juillet 2020 pour atteinte à l'intimité de la vie privée. L’association avait dû payer 5 000 € d’amende et à verser 1 500 € de dommages et intérêts aux trois parties civiles.