La vidéo, postée sur Youtube dure trois minutes et trente secondes. Dans son enquête, l'association L214 dénonce des truites génétiquement modifiées et des techniques d'abattage qui feraient souffrir le poisson. Rien d'illégal selon l'association mais elle réclame une mission d’information.
Des images choc et des mots bien choisis. L'association de protection animale L214 a dévoilé sa dernière vidéo. On y voit des truites en manque d'oxygène, des poissons morts ou blessés.
Les images ont été tournées en caméra cachée dans la société Aqualande, "le principal producteur français, et également le plus gros producteur européen de truites, avec deux abattoirs et une cinquantaine de piscicultures partenaires" précise le commentaire. "Trois truites fumées sur quatre vendues en France sont produites par le groupe sous les marques Ovive, Landvika, Labeyrie ou en marque de distributeur" insiste la voix off.
Les dirigeants de la société ont porté plainte pour intrusion dans une des piscicultures du groupe, à Rochefort dans les Landes, il y a quelques temps.
Emmanuel Mazeiraud, le Directeur filière aquaculture Groupe Aqualande se défend :
"Ce qui s'est passé, c'est la prise de quelques poisson qui étaient en difficulté pour imaginer qu'une pisciculture, ce n'était que ceci. Ce n'est absolument pas le cas"
L214 dénonce la sélection des truites. Aqualande utiliserait le procédé technique de triploïdisation pour que le poisson, des femelles uniquement, soit stérile avec une qualité de chair uniforme. Dans la vidéo, on entend un salarié raconter :
On prend un lot d'alevins de jeunes truites. Sur les trois premières semaines d'alimentation, on les nourrit avec un aliment dans lequel on va mettre de la méthyltestostérone. L'ovaire va se changer en testicule
L'association pointe également la surpopulation des truites qui manqueraient d'oxygène et seraient sujettes à "un fort taux de stress, des blessures et des maladies". Enfin pour l'abattage. les truites sont jetées dans un bac saturé en Dioxyde de carbone. Destiné à les étourdir, ce dioxyde de carbone ferait souffrir l'animal explique l'association.
Lors de la tentative d'intrusion des militants de L214, Aqualande avait invité l'association à visiter toutes les installations. Invitation refusée à l'époque. Contrairement aux abattoirs, L214 précise qu'il n'y a rien d'illégal dans les pratiques d'Aqualande mais réclame qu"une mission d'information sur les conditions d’élevage et d’abattage dans la filière piscicole soit immédiatement mise en place à l’Assemblée nationale ou au Sénat".