La Fédération Française de la Course Landaise s'explique

En situation de crise grave liée à l'annulation en cascade des spectacles de course landaise, les ganaderias (élevages) ont vivement interpellé la Fédération Française de la Course Landaise silencieuse jusqu'à présent. Bertrand Capuch, l'un des co-président s'explique.

La Fédération Française de la Course landaise est très critiquée pour sa gestion depuis le début de la crise du COVID 19.
Les quatre principales ganaderias, qui animent les courses landaises formelles, ont sollicité l’instance de tutelle afin de débloquer une aide exceptionnelle pour soutenir les élevages de vache landaise, pilier de cette tradition ancestrale mais aussi sport affilié au Ministère des Sports. Les éleveurs dénoncent une demande restée sans réponse.

Elu à la tête de la Fédération depuis le mois de février avec Max Lacave, Bertrand Capuch s’explique
 



Bertrand Capuch, les éleveurs de vaches landaises reprochent à la Fédération Française de la Course Landaises de ne pas répondre à la situation d’urgence économique dans les ganaderias. Pourquoi ce silence ?

Depuis le 15 mars, nous travaillons avec les pouvoirs publics et les collectivités locales afin de venir en aide à ceux qui sont le plus impactés par l’arrêt des courses landaises. Les premiers concernés sont bien évidemment les ganaderos.
Le 26 avril, nous avons eu une première visioconférence avec Mme la Préfète des Landes, le Conseil Régional de Nouvelle Aquitaine et le Conseil Départemental des Landes.
Une cellule à d’ors et déjà été créé à la DDTN (Direction Départementale des Territoires et de la Mer) pour venir en aide aux éleveurs. Les dossiers sont en cours mais c’est un travail de longue haleine. Ce sont des procédures complexes calées sur le temps administratif. Nous ne sommes pas les seuls en ce moment à solliciter ces services.
Des initiatives sont déjà en cours comme la bourse au fourrage menée par la Chambre de l’Agriculture ou les actions solidaires associatives.

Les ganaderos cherchent une réponse  plus rapide de la part de la Fédération.

Nous faisons des réunions, nous sommes en contact avec les ganaderias chaque semaine. Nous leur demandons de fournir des pièces et des documents comptables importants pour constituer les dossiers. Il faut des chiffres précis pour apprécier les situations et les besoins de chacun.

Un guide de « bonnes pratiques » a été édité par le Ministère des Sports, la course landaise n’y est pas mentionnée, pourquoi ?

C’est d’un commun accord avec le Ministère des Sports. La course landaise se pratique dans des arènes. Ce sont des lieux publics fermé jusqu’au 2 juin pour le moment. Les acteurs (écarteurs, sauteurs, cordiers, entraîneurs) ne peuvent que pratiquer un entraînement individuel pour le moment.

Avez-vous l'espoir d'une reprise de la saison de course landaise en 2020 ?

A l’heure actuelle, aucune course landaise n’est programmée. L’espoir s’amenuise au fur et à mesure. Notre pratique est donnée dans le cadre de fêtes de villages et de ferias, tout est annulé jusqu’à la fin du mois d’août.

Quelles sont les pertes économiques pour le secteur de la course landaise ?

Il y a chaque saison environ 575 spectacles cela représente 1 375 000 euros de pertes économiques.
Cela sera terrible si l’on passe une saison 2021 comme 2020. Les clubs sont déjà durement touchés. Dans les villages, la course landaise n’était déjà pas rentable, cela serait pire avec des arènes à moitié vides. Avec les difficultés économiques, le mécénat va se réduire voire disparaître. S’il y a une reprise, comment imaginer une distanciation sociale entre les spectateurs ? Entre les musiciens qui animent les courses ? Entre les acteurs sur la piste ?

Justement, la course landaise peut-elle se réinventer avec les règles de sécurité sanitaire préconisées ?

Il va falloir se poser la question. On ne sait pas combien de temps cela va durer, comment va se passer la post-pandémie. Nous sommes à cheval entre le sport et la culture. La course landaise repose surtout sur l’esprit festif de la Gascogne. Il n’y a pas de spectacle sans l’interaction avec le public, la musique.
La course landaise va devoir renforcer sa publicité en dehors des arènes. On s’aperçoit que rien n’est gagné. Avec le projet Gascogne mené dans les écoles, ce sont souvent les enfants qui emmènent leurs parents dans les arènes. Il faut inciter les néo-landais à s’impliquer dans la vie locale.
Nous devons être plus présents sur les réseaux sociaux pour sauver nos traditions.   

 

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