Ligne électrique souterraine entre la France et l'Espagne : deux cents opposants manifestent sur la plage de Capbreton dans les Landes

L'interconnexion électrique entre la France et l'Espagne passera principalement par l'océan, mais fera un crochet par les Landes. Les câbles de RTE seront enfouis dans le sol entre Capbreton et Hossegor. Un projet qui suscite des réactions.

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Devant eux, l'océan à perte de vue, derrière eux, le massif forestier, et sous leurs pieds, le relief des dunes de sable de Capbreton. C'est pour protéger ce paysage bleu-jaune-vert, qu'ils sont venus manifester ce matin, dimanche 3 décembre. 

Deux cents riverains et militants se sont réunis pour protester contre un projet de ligne à très haute tension entre la France et l'Espagne. Quatre câbles devraient relier le site RTE de Cubnezais au nord de Bordeaux, au poste électrique de Gatika, au pays basque espagnol. 

Cette ligne électrique passera principalement par l'océan, mais elle ne pourra pas traverser le gouf de Capbreton. Essentiellement sous-marine, elle devra donc faire un crochet de 27 kilomètres par les terres, entre la plage des Océanides et celle des Casernes à Hossegor.  

Inquiétude pour la biodiversité, sur la terre comme en mer

Ce passage par les terres nécessitera des travaux colossaux, puisque la ligne sera enfouie dans le sol. Et c'est ce qui inquiète les opposants, qui dénoncent un projet destructeur pour l'environnement et la biodiversité.

La violence des travaux avec des tranchées qui iraient de 7 à 10 mètres au niveau forestier serait totalement délétère pour la biodiversité terrestre.

Géraldine Jourdan, association Pick it up 40

à France 3 Aquitaine

Et l'inquiétude grandit au-delà même de la côte landaise. Thomas Brail, fondateur du Groupe national de surveillance des arbres (GPSA), n'a pas hésité à faire quatre heures de route ce matin pour protester contre le projet. Il souligne la relation d'interdépendance directe entre le massif forestier et l'océan. 

Les forêts vont être impactées par ce projet de câblage. Et par ricochet, si on a une mauvaise santé de nos forêts, on aura une mauvaise santé de nos océans.

Thomas Brail, GPSA

à France 3 Aquitaine

Les opposants réunis sur la plage estiment ce projet "inutile pour le territoire" et "superflu". Géraldine Jourdan dénonce "l'existence d'interconnexions au niveau océanique entre les pays, et principalement aussi la France et l'Espagne, qui déjà aujourd'hui sont sous-utilisées et mériteraient d'être exploitées".

Plus généralement, Thomas Brail appelle à "lever le pied sur les gros projets environnementaux (...) parce qu'il y a des destructions massives permanentes".  Selon Géraldine Jourdan, il faut toujours en mesurer le besoin et l'intérêt pour le citoyen. 

Tracé alternatif 

À défaut de faire plier le porteur de projet, certains riverains proposent un tracé alternatif, qui longerait un peu plus l'autoroute. "Notre particularité, c'est que nous, on n'est pas l'opposition frontale, on est dans l'ajustement", explique Pierrick Durand du collectif Stop THT 40.

En juin 2021, RTE avait déjà accepté de modifier son projet, sous la pression de ce collectif, car le tracé initial traversait une zone urbaine. Et les riverains sont bien déterminés à réitérer l'opération. "Nous, on est là pour dire : 'Si vous nous l'imposez, alors on va vous imposer de passer là où ça nous dérange le moins'", conclut Pierrick Durand.

L'entreprise de transport d'énergie prendra-t-elle de nouveau en compte la proposition du collectif ? Elle ne devrait se prononcer qu'à l'issue de l'enquête publique, qui doit encore durer jusqu'au 16 décembre. 

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