L'intersyndicale de l'hôpital de Dax annonce ne plus participer aux instances avec la direction de l'établissement, tant que le plan de redressement présenté fin mars ne sera pas annulé. Celui-ci prévoit la suppression de 40 postes et la fermeture de 35 lits.
La mobilisation ne faiblit pas au centre hospitalier de Dax. L'intersyndicale a mené plusieurs actions, ces dernières semaines, aux portes de l'établissement des Landes visé par un plan de redressement. Ce dernier prévoit de supprimer 30 ETP (équivalent temps plein), ciblant surtout des personnels soignants et 10 postes de médecin. Quelque 35 lits sont également menacés.
Situation fragile à l'hôpital
"Lundi et jeudi, nous avons rencontré la population et les agents. On est motivés et on continuera à se mobiliser jusqu'à ce que l'on arrive à faire comprendre que ce plan n'est pas la solution pour que l'hôpital de Dax ait une offre de soin de qualité", proteste Virginia Houdayer du syndicat FO. Le personnel et leurs représentants sont inquiets, tant la situation de l'établissement est déjà fragile.
Ce plan de redressement met en danger la prise en soins. On a des soignants de plus en plus fatigués, des services en tension. Certes, l'offre de soin est maintenue, mais dans quelles conditions ? Il y a danger à l'hôpital de Dax.
Virginia HoudayerSyndicaliste Force ouvrière (FO)
Annoncé par la direction fin mars, ce plan d'économie doit permettre de faire face à un déficit historique de "près de 9 millions d'euros en 2023 sur l'ensemble de l'établissement", indique le directeur Stéphane Jacob. "Aujourd'hui, je comprends qu'il soit demandé un effort (par l'ARS) à l'établissement sur les dépenses, de façon à ce qu'elles n'évoluent pas trop rapidement", réagit-il.
Pétition en ligne et lettre des élus locaux
Une décision inacceptable pour l'intersyndicale (CGT, CFDT, FO) qui, dans une pétition en ligne comptabilisant près de 11 000 signatures, demande à l'Agence régionale de santé (ARS) et à la direction de renoncer au plan. Selon ses mots, la décision serait vécue par le personnel comme "une injustice" et "un coup de massue de plus", qui "pourrait être fatal".
Ces craintes ont également été relayées par les élus landais. Dans une lettre adressée à l'ARS, le 9 septembre, le président du département Xavier Fortinon, les sénateurs socialistes Monique Lubin et Eric Kerrouche, ainsi que le député socialiste Boris Vallaud, ont exigé des explications sur la situation.
De son côté, Stéphane Jacob assure mettre en œuvre le plan "de façon la plus intelligente possible pour que la dynamique en place à l'hôpital ne soit pas cassée". Le directeur se veut rassurant sur l'avenir de la structure et la continuité des soins : "Ces fermetures de lits n'entraînent pas de troubles de prise en charge au sein de l'établissement. On a mis en place de nouveaux dispositifs qui, aujourd'hui, nous permettent de faire aussi bien avec des lits fermés", développe-t-il, citant notamment la création en juin d'une cellule de gestion du parcours du patient.
L'intersyndicale boycotte les CSE
Ce vendredi 13 septembre, l'intersyndicale a finalement décidé de ne plus siéger dans les instances institutionnelles, tant que sa demande d'annulation du plan ne sera pas entendue. "On ne supporte pas la malhonnêteté des propos tenus. Tous les établissements sont en déficit, notre système est à bout de souffle. Ce plan à Dax est injuste, il ne s'explique pas, ne se comprend pas", s'indigne Géraldine Madounari, représentante CGT.
De nouvelles actions pourraient avoir lieu dans les prochaines semaines, au sein de la structure dacquoise. "Il faut que les pouvoirs publics se rendent compte que la pression mise sur les établissements fait aussi pression sur les personnels et met les patients en danger", insiste Géraldine Madounari, alors que les trois syndicats attendent encore de rencontrer le directeur régional de l'ARS.