On parle d'un 6ème cas possible à Bergouey dans les Landes après l'abattage préventif, ce 20 décembre, de toutes les volailles d'un élevage de Sort-en-Chalosse. En attendant le résultat définitif des analyses sur les deux sites, une zone de contrôle temporaire (ZCT) a été établie.
Ce lundi soir, une réunion doit se tenir avec la préfecture des Landes et les acteurs de la filière pour faire le point sur cette situation.
Deux élevages contaminés
À Sort-en-Chalosse, les 2.000 canards d'un élevage ont été abattus ce dimanche 20 décembre car la présence du virus y était fortement soupçonnée.
Des prélèvements ont été réalisés samedi soir dans l'élevage en question. Les résultats devraient être connus pour confirmer ou non la présence du virus, et les mesures pratiques qui pourraient en découler.
Dans l'attente des résultats, une zone de contrôle temporaire de 41 communes a été mise en place autour de Sort.
Suspicion de contamination à l’influenza aviaire hautement pathogène à Sort-en-Chalosse. L’élevage concerné a été dépeuplé à titre préventif, une zone de contrôle temporaire mise en place sur cette commune et 40 communes avoisinantes, dans l’attente des résultats du LNR.
— Préfète des Landes (@Prefecture40) December 20, 2020
Si le virus H5N8 est confirmé, il s'agirait du cinquième foyer de grippe aviaire en élevage avicole détecté en moins de deux semaines dans les Landes,
après des cas à Benesse-Maremne, à Saint-Geours de Maremne (2) et à Angresse, tous dans le quart sud-ouest du département.
Un sixième cas à Bergouey?
Lors de cette réunion avec la préfecture, on devrait également évoquer l'abattage, également préventif, de l'élevage de Bergouey dans les Landes (près de mille volailles), révélé par des informations de France Bleu Gascogne. Une contamination non confirmée à cette heure par les analyses en cours. Bergouey ne fait pas partie des 41 communes de la zone de Contrôle Temporaire.
La Chalosse, région agricole entre Dax et Saint-Sever, compte de nombreux élevages de canards et de volailles. Pour autant, les volailles dites "festives" ont déjà quitté les élevages pour les tables des fêtes de Noël.
A la chambre d'agriculture des Landes, Marie-Laure Cazaubon l'explique, on appelle tous les producteurs indépendants (près de 70) de la ZCT pour les informer de la situation, rappeler les préconisations de vigilance sur les élevages de la zone. Les autres sont informés par les coopératives et regroupements.
"Il y a moins d'animaux dans les élevages" ces derniers jours et c'est tant mieux. Et pour ceux qui restent, sauf en cas de signes de la maladie, des analyses sont systématiquement effectuées en fin de cycle et avant l'abattage des volailles.
Etant donné cette densité des élevages (rien que sur la commune de Sort, on compte 17 élevages), en fonction des résultats des analyses, les services du ministère de l'Agriculture et de la préfecture des Landes pourraient décider de procéder à l'abattage préventif d'autres élevages alentours ces prochains jours.
Selon le ministère de l'Agriculture, l'épisode d'influenza aviaire H5N8 en cours, "hautement pathogène" atteint exclusivement les oiseaux et n'est pas transmissible à l'homme. La maladie circule activement dans la faune sauvage et se manifeste à l'occasion des migrations vers le sud.
La zone de contrôle temporaire
La ZCT définie samedi par la préfecture des Landes concerne 41 communes, dans lesquelles il est actuellement procédé au recensement des exploitations de volailles commerciales ou non commerciales et des exploitations d'autres oiseaux captifs.
Aucune volaille et aucun autre oiseau captif ne doit entrer dans les exploitations de la Zone de Contrôle Temporaire ou en sortir.
Ces foyers infectieux dans les Landes ravivent le souvenir des crises des hivers 2015-16 et 2016-17 pour la filière foie gras, marquées par
des abattages massifs, même si l'impact économique redouté dans l'immédiat est plutôt celui du Covid-19 et des restaurants fermés en raison de la pandémie.
Malgré tout, la filière veut faire front car selon la chambre d'agriculture, "on n'est pas dans la situation de 2016", cette fois "on n'est pas à subir la situation", en appliquant ce système de zonage et de surveillance.
Elle ajoute, qu'effectivement, l'élevage en liberté "est notre savoir-faire, notre image de marque et c'est tant mieux". Mais le Plan de relance doit servir sans doute à permettre aux éleveurs "d'être en capacité de mettre les animaux à l'abri" durant ces périodes difficiles d'épizootie.