La sécheresse et la canicule ont très fortement perturbé la croissance des épis de maïs au printemps. Résultat : la récolte, qui vient de commencer, est catastrophique. Avec près de 70% de pertes.
"C'est la pire récolte de ma carrière" se désole Guy Benvenuto, un agriculteur installé à Labastide d'Armagnac où il cultive 350 hectares de maïs depuis 40 ans.
Il avoue en avoir "mal à l'estomac". Ses épis sont rachitiques.
"Finir ma carrière sur une année comme ça...".
Jamais il n'aurait imaginé une saison aussi catastrophique.
La canicule de juin dévastatrice
Le premier épisode de canicule, autour du 18 juin, est responsable d'une grande partie de ses pertes.
La vague de chaleur est arrivée au moment où la plante sortait les épis. Elle a eu un stress hydrique avec 40 degrés à l'ombre, donc 45 à 48 en plein soleil, sur plusieurs jours, ça donne des épis moitié formés ou pas d'épis du tout
Guy Benvenuto - Agriculteur landaissource : France 3 Aquitaine
Guy Benvenuto explique qu'un épis de maïs normal compte autour de 16 rangées de 30 grains.
"Au moment de la pollinisation le pollen tombe sur les soies (l'enveloppe de l'épis) et les soies fécondent les grains. Mais là,
les soies ont été brûlées, donc elles n'ont pas pu féconder certaines parties des épis
Guy Benvenuto - Agriculteursource : France 3 Aquitaine
Des épis très petits voire inexistants
Et il montre le résultat : un épis à 8 rangées de 10 grains. Soit 80 grains à récolter au lieu de 480 en temps normal. "La perte est énorme" dit-il d'autant que 40% de ses pieds n'ont pas donné d'épis cette année.
En 2003, lors de la dernière canicule, on a récolté 50 quintaux (5 Tonnes), là on sera à peine à 20 quintaux sur les maïs non irrigués. Alors que ces cinq dernières années on était à 87 quintaux en moyenne, ça fait une perte de 70%
Guy Benvenuto - Agriculteursource : France 3 Aquitaine
Une partie de ses pertes seront compensées par les assurances.
Maintenant, il s'efforce de ramasser au plus vite. Il veut "tourner la page". Et espère voir des solutions émerger contre la sécheresse et les chaleurs excessives pour les générations futures.
Voir le reportage de M. Laforcade et A. Dumoulin :