LGV déviée dans les Landes : le tribunal décide du sort judiciaire d'un ancien conseiller ministériel

Poursuivi pour être intervenu en faveur d'un projet alternatif de ligne à grande vitesse épargnant sa maison familiale des Landes, un ancien conseiller ministériel sera fixé mercredi sur son sort.

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Le parquet a requis trois mois de prison avec sursis et 5.000 à 10.000 euros d'amende contre François-Gilles Egretier, 43 ans, jugé devant le tribunal correctionnel de Paris pour prise illégale d'intérêt. Le projet, tel qu'arrêté en janvier 2010, prévoyait que la ligne entre Bordeaux et l'Espagne passe sur le territoire de la commune d'Uchacq-et-Parentis  dans les Landes, où l'ancien conseiller au cabinet de Christine Lagarde possède une maison et des parcelles.


Le tracé alternatif

Il avait transmis, sur papier à en-tête du ministère des Finances, une motion du maire en faveur d'un tracé alternatif, au secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau, courrier resté lettre morte, tout comme un second envoi. Le conseiller y précisait toutefois qu'il avait un intérêt personnel dans cette affaire. M. Egretier, dont une tante possède également une maison à Uchacq, avait obtenu la tenue d'une réunion le 24 février 2010 au siège de Réseau ferré de France (RFF), sous la tutelle financière du ministère de l'Economie.


Erreur d' appréciation

Reconnaissant une "erreur d'appréciation", il s'était vu infliger un blâme. Devant ses juges, M. Egretier avait assuré avoir pris part à une mobilisation locale dans un souci "d'intérêt général". Mais "la jurisprudence ne demande pas que l'intérêt particulier soit contraire
à l'intérêt général", avait rétorqué la procureur Annabelle Philippe. Le projet finalement retenu, qui ne devrait pas voir le jour avant de nombreuses années, prévoit que la ligne passe plus au nord, à Geloux.


Mélange des genres

Il est moins coûteux de 20 millions d'euros et permet d'épargner une centaine de maisons, mais pour la représentante du parquet, l'infraction n'en est pas moins constituée. La magistrate a dénoncé le "mélange des genres" auquel s'est livré M. Egretier. Au final, les 32 parties civiles "resteront définitivement convaincues que si M. Egretier n'avait pas été là", "peut-être que RFF n'aurait pas accepté" le tracé
finalement retenu. Ces riverains lésés par le tracé retenu, réclament au total 1,7 millions d'euros de dommages et intérêts. Leur avocat, Me Adrien Ville, a étrillé un "petit baron local" qui a "décidé que le train ne passerait pas dans son jardin, mais chez les autres".

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