Covid 19 et variant dans les Landes : Jean Castex et Olivier Véran en déplacement à Mont-de-Marsan ce jeudi

Dans les Landes le variant Delta représenterait 70% des cas positifs selon le gouvernement. Le taux d’incidence y est le plus élevé de France, juste au-dessus du seuil d’alerte. Le gouvernement lance un plan d'action et place les Landes sous observation pendant 7 jours.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Hier encore, le directeur de la délégation départementale de l’ARS dans les Landes se voulait prudent, préférant attendre la fin de la semaine pour tirer des conclusions sur la situation sanitaire du département. Il semblerait que le timing se soit accéléré avec l’annonce de la venue de Jean Castex et Olivier Véran.

Et l’image du ministre de la santé vaccinant lui-même ce matin une jeune femme est un message on ne peut plus clair adressé aux Français. « Notre ennemi, c’est le virus, ce n’est pas le vaccin », a martelé Jean Castex à Mont-de-Marsan. Sachant que selon l'ARS, les Landes sont déjà le 2e département où on vaccine le plus en France.

Le vaccin c’est notre ami, c’est la santé, c’est la liberté.

Jean Castex

Un Premier ministre et son ministre de la Santé sur place, un message fort qui tend à vouloir montrer que le gouvernement suit la situation landaise de près. A la question d’un journaliste demandant à Jean Castex s’il était inquiet. Celui-ci répondra par un très court  : « mobilisé ».

Car dans les Landes, de réelles interrogations se posent. Les mauvais chiffres sont-ils le résultat des trois clusters détectés ou la preuve qu’un effet déconfinement est déjà perceptible ?  Les Landes sont-elles à la traîne ? Ou au contraire sont-elles l’illustration de ce qui risque de se passer en France dans les prochaines semaines ?

Vaccination des 20-45 ans : « Là pour parler landais, on prend une branlée »

Le premier ministre et le ministre de la santé se sont rendus dans un cabinet de médecine générale. Le docteur Simon, généraliste, après avoir rappelé le rôle essentiel que son cabinet avait joué jusque-là dans la vaccination, a fait part à Jean Castex et Olivier Véran du « traumatisme des médecins généralistes par rapport à une certaine forme de maltraitance dans le cadre de ce plan de vaccination (…) ».

Le docteur Simon a également évoqué les difficultés à vacciner une part de la population. « Ici, on a un plafond de verre, c’est la vaccination des 20-45 ans », a-t-il avoué. « Là, pour parler landais, on prend une branlée ».

Le généraliste s’est alors tourné vers les représentants de l’Assurance Maladie.  « On attend beaucoup de l’Assurance Maladie (…). Cela fait des mois qu’on attend la liste des patients, dont on est le médecin traitant, qui n’ont pas été vaccinés ». L’assemblée est gênée, et le généraliste interrompu.

« Plus on écrasera le virus, moins on aura peur de la montée du variant » (O. Véran)

Plus tard dans les locaux de la CPAM des Landes Olivier Véran donnera un signal clair. « On a une baisse de 40% des cas diagnostiqués par semaine. Cela veut dire que la semaine prochaine on sera à 1200 cas par jour. La semaine d’après, on tombera a à 800-900 cas c’est-à-dire que pour la première fois on sera en dessous des mille cas par jour depuis le mois de juin 2020. Si la dynamique continue comme cela on va écraser le virus (…). Plus on écrasera le virus moins on aura peur de la montée du variant.

Le variant Delta, il va prendre le leadership petit à petit. Mais si on écrase l’épidémie et qu’il devient majoritaire ce n’est pas grave. Alors que si on relâche trop tôt… .

Olivier Véran

C’est la raison pour laquelle le Premier ministre et son ministre de la Santé ont rappelé la nécessité selon eux du « tracing ».
Un processus qui permet aux agents de la CPAM de se rapprocher dans un temps assez court des personnes « dans les radars » pour vérifier qu’elles ont appliqué les consignes et leur venir en aide si jamais elles avaient des difficultés de prise de rendez-vous pour le dépistage (si elles sont cas contact) ou d'isolement (si elles sont positives). 

Le variant indien plus résistant au vaccin ? « La grande différence avec la vaccination c’est qu’il n’y a pas eu de décès », répond Olivier Véran

Dans les Landes, trois clusters ont été identifiés. Dans une entreprise, dans une école, et dans un Ehpad à Pontonx. Dans ce dernier cas, 29 personnes ont été diagnostiquées positives : 6 membres du personnel et 23 résidents dont trois ont dû être hospitalisés sans nécessiter une admission en réanimation pour autant. « Il y a eu 6 soignants positifs au variant indien dit Delta, dont 5 n’étaient pas vaccinés », a détaillé Olivier Véran. « Et manifestement le virus est rentré au sein de l’EHPAD par le biais d’une soignante qui n’était pas vaccinée (…). Dans cet EHPAD, 91% des résidents sont vaccinés. Quand vous êtes très âgés, le système immunitaire n’est pas le même que le vôtre ou que le mien (…). C’est pour ça qu’on réfléchit à une troisième dose pour renforcer l’immunité (…). La grande différence avec la vaccination, c’est qu’il n’y a pas eu de décès".

Il y a eu un taux de cas graves beaucoup plus faible que celui que nous avons rencontré jusqu’à présent dans notre pays.

Olivier Véran

Alors, « faut-il rendre la vaccination obligatoire pour le personnel notamment pour le personnel dans les EHPAD ? », demande un journaliste. « Qui peut comprendre que le virus entre dans un EHPAD, c’est-à-dire là où il y a les personnes les plus fragiles, par l’intermédiaire de celles et ceux dont c’est la mission de les soigner de les protéger ? Personne », lui répond Jean Castex.
« Donc encore une fois, il y a eu des progrès mais ils sont insuffisants (…). Il faut d’ici la fin de l’été que cette vaccination soit quasi complète sinon effectivement il faudrait prendre nos responsabilités. Les Français et les Françaises ne le comprendraient pas".

Castex place les Landes sous observation pendant sept jours

« Il ne faudrait pas que la situation des Landes préfigure le développement de ce variant », a annoncé le Premier ministre. « C’est la raison pour laquelle nous essayons avec les autorités locales de mettre le paquet (…). Nous sommes venus avec le ministre nous assurer de la façon dont les dispositifs se déploient ici dans le département (…) et voir ce que nous allons faire encore pour renforcer ces dispositifs.

Un plan d’action a été mis en œuvre et va se déployer.

Jean Castex

Un objectif de 14 000 tests devant être réalisés dans ce département a donc été fixé. De plus 6500 tests salivaires ont été débloqués pour les écoles, a annoncé Jean Castex. « On va mettre à disposition 10 000 autotests, bref, l’idée c’est de traquer », a-t-il affirmé. 

La levée des restrictions pas encore assurée dans les Landes

Dans les Landes, on « va passer de 40 000 à 60 000 doses de vaccins au cours des sept jours à venir », a déclaré Jean Castex.
« Nous suivrons de près l’évolution de la situation dans les sept prochains jours et nous verrons à ce moment-là (…), après concertation avec l’ensemble des acteurs locaux à commencer par les élus de ce territoire, si des mesures complémentaires doivent être prises (...). Le 1er juillet sont prévues des levées, par exemple en matière de jauge, (…) si les circonstances locales le justifient nous pourrions à ce moment-là différer la levée de ces mesures d’allègement de jauge(…) ».

Enfin, le Premier Ministre a évoqué l’été et l’arrivée prochaine des vacanciers dans ce département. « Il y a une autre raison pour laquelle nous sommes dans les Landes ca matin », a conclu Jean Castex. « C’est parce que c’est aussi un département symbolique de la France touristique (…). Il y aura dans ce beau département des Landes beaucoup de flux touristiques dans quelques semaines. Raison de plus pour éviter qu’on y rencontre le virus ».
Selon Jean Castex, à ce jour, 20 millions de Français auraient reçu deux doses de vaccin. 

Guerre des chiffres ?

Cette visite de deux membres du gouvernement, annoncée seulement hier avait obligé la direction régionale de l’ARS à communiquer dès hier soir pour tenter de relativiser. L’annonce de la présence du variant indien dans 70% des cas positifs détecté a soufflé comme un léger vent de panique côté ARS.
« Les chiffres annoncés au niveau national ont été calculés sur la base d’un nombre restreint de cas, ce qui participe de l’augmentation forte des taux présentés », précisait-elle dans un communiqué.
« Cette tendance dans cette classe d’âge concorde avec la survenue d’un cluster dans un EHPAD à Pontonx, qui pourrait expliquer à lui seul l’augmentation des taux d’incidences ».
Un point sur lequel tout le monde s’accorde en revanche : la présence du variant indien dit Delta. "Il y a 15 jours quand on a eu les premiers cas de variant Delta, avec six structures collectives suivies par nos services", détaillait hier Didier Couteaud. « Aujourd’hui, on dénombre 41 structures collectives qui ont au moins un cas de variant Delta. Il se diffuse rapidement, d’où ces trois clusters qui font monter le taux d’incidence (...). Il ne faut pas se leurrer, globalement, on est sur du variant Delta", résumait-il.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité