Afin de limiter la propagation de la grippe aviaire dans les élevages de volailles, 2,5 millions de bêtes vont être abattues sous trois semaines. Ce vide sanitaire, qui concernait déjà 1 millions d'animaux, a été officiellement étendu en préfecture des Landes ce 19 janvier.
Contraints par la propagation de la grippe aviaire dans le Sud-Ouest, les éleveurs de volailles se préparent à abattre de nouveaux animaux, comme un an auparavant. Réunis en préfecture des Landes à Mont-de-Marsan ce 19 janvier, les professionnels de la filière se sont vus confirmer que 2,5 millions de volailles supplémentaires, saines comme contaminées, devront être éliminées pour endiguer l'épidémie.
Ce chiffre correspond aux cheptels présents dans la zone dite "de surveillance" identifiée par les pouvoirs publics comme périphérique à la "zone de protection" où ont été observés les foyers de contamination. Ces 2,5 millions de canards et de poules devront donc rejoindre le million déjà éliminé en zone de protection depuis le début de la crise en décembre 2021.
Le vide sanitaire décrété atteint un niveau égal à celui de l'année passée, où environ 3,5 volailles avaient été tuées.
Un "fiasco sanitaire"
Les éleveurs affiliés à la Confédération paysanne et au Modef déplorent "un fiasco sanitaire" lié, selon eux, à l'absence de "remise en cause des choix productivistes" et au trop grand nombre d'exploitants réfractaires à la vaccination de leurs volailles.
Les trois abattoirs de Saint-Sever, Pontonx et Hagetmau seront réquisitionnés.
Supprimer toutes les volailles dans 226 communes
"Il va nous falloir à peu près trois semaines pour assainir la zone" indique le ministère de l'Agriculture qui explique que le virus ne doit plus trouver de support sur lequel se multiplier.
L'objectif est donc de supprimer tout canard, poule ou dinde dans un périmètre comprenant 226 communes situées principalement dans les Landes, le nord des Pyrénées-Atlantiques et l'ouest du Gers.
A ce jour 245 foyers de grippe aviaire sont identifiés mais les chiffres évoluent heure par heure selon les autorités.
Pourquoi une diffusion si rapide ?
La propagation du virus s'est accélérée début janvier. D'après le ministère, "les premières analyses montrent (...) que ce H5N1 est très présent dans l'environnement. Il est différent de l'année dernière, les volailles ne répondent pas de la même façon".
Il préconise d'encore "améliorer à l'avenir" les pratiques censées préserver la sécurité sanitaire des exploitations.
Les professionnels, abattus et excédés, ont déjà énormément investi dans la prévention des risques lors des trois précédentes crises sanitaires.
Ils attendent maintenant beaucoup des enquêtes épidémiologiques en cours
afin de déterminer plus précisément les causes de cette diffusion.
"C'est un nouveau traumatisme pour la filière" rapporte le comité interprofessionnel du foie gras dans un communiqué, "un sentiment d'incompréhension et d'injustice qui prédomine aujourd'hui. Les conséquences seront lourdes et douloureuses".
La solution, à l'avenir, pourrait être le vaccin selon certains professionnels.