Guerre en Ukraine : comment s'organise l'accueil des enfants réfugiés dans les écoles

En seulement quelques jours, des centaines de milliers d’enfants ont dû abandonner leur maison. Leur inscription rapide dans des écoles est essentielle malgré la barrière de la langue. Kamila, petite fille ukrainienne, est accueillie en maternelle dans les Landes.

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Kamila est âgée de trois ans. Elle porte un sweat-shirt sur lequel est inscrit un mot. Un seul, en français. « Bonheur ».
Blottie dans les bras de sa mère, difficile de dire ce qui l’intimide le plus. La caméra ou toutes ces personnes qui s’agitent autour d’elle et qui ne parlent pas sa langue.
La petite Ukrainienne est arrivée en France le 21 février dernier avec sa maman après avoir traversé la Slovaquie, l’Autriche puis l’Allemagne.

Elles ont trouvé refuge dans les Landes, à Mées, où vit une tante. « Je suis heureuse de voir ma fille comme cela », explique sa mère Léna.

« Elle court, elle joue, elle va à l’école avec le sourire. Pour l’instant, ils ne se comprennent pas bien avec les autres enfants mais elle a le sourire. Et c’est le plus grand des bonheurs pour moi ».
Leur père et mari est resté en Ukraine où il participe aux combats.

« Je suis très touchée par l’accueil chaleureux des Français », confie la maman, « et surprise de leur gentillesse avec les Ukrainiens. Je n’ai pas pensé que cela se ferait comme cela. Maintenant, j’ai juste besoin de savoir comment ma fille va vivre ici ».

« Lui laisser le temps de prendre ses repères »

La petite fille a été rapidement scolarisée en maternelle, dès le lendemain de son arrivée à Mées. « Pour l’instant, ça se passe bien », sourit Karine Martin, la directrice de l’école maternelle.
« Après il faut lui laisser le temps de prendre ses repères parce qu’il y a quand même la barrière de la langue. On a appris quelques mots d’Ukrainien pour les choses essentielles comme « bonjour » ou « je veux faire pipi », par exemple. Ce qui lui permet de communiquer un petit peu avec les adultes ». La commune de Mées s’est déjà dite prête à accueillir d’autres élèves.

Car aller à l’école est un droit pour tous les enfants vivant en France qu’ils soient Français ou étrangers. Un peu partout en France les préfectures, en lien avec les Académies concernées, s’organisent donc pour faire en sorte que ce droit soit respecté et appliqué sereinement.

D’un côté, la préfecture met « sous protection temporaire » les Ukrainiens arrivés dans les Landes (avec la délivrance d’une autorisation provisoire de séjour et le versement d’une allocation pour demandeur d’asile). De l’autre, le rectorat de l’Académie de Bordeaux prend en charge les inscriptions à l’école au collège ou au lycée.

«  75 enfants dans les jours qui viennent »

Jusqu’ici, 21 enfants ont d’ores et déjà été scolarisés sur l’Académie de Bordeaux. « Et nous attendons 75 enfants dans les jours qui viennent », annonce la rectrice Anne Bisagni-Faure.
Il s’agit d’enfant du premier et du second degré. « Les deux-tiers sont des petits mais il y en a aussi au collège et au lycée. Les équipes sont déjà rodées car nous avons l’habitude d’accueillir des enfants nouvellement arrivés et dont le français n’est pas la langue première. Il s’agit d’un apprentissage avec des équipes pédagogiques dédiées. Nous avons une centaine de dispositifs dans l’académie et en plus une centaine de professeurs qui sont spécialisés en Français seconde langue qui peuvent se déplacer et venir en appui des équipes pédagogiques ».

Dans la région, des passerelles ont été mises en place pour que la prise en charge puisse se faire vite. « Pour les inscriptions pour les petits on est en lien avec les communes et ils sont immédiatement scolarisés », explique Anne Bisagni-Faure. « Et le conseiller pédagogique travaille au positionnement sur la langue et sur le niveau. Car il faut aussi que l’enfant soit scolarisé au bon niveau de classe. Et nous travaillons avec les collèges et les lycées ou les centre d’information et d’orientation pour les plus grands ».
Difficile de dire pour l’instant combien de temps durera cette prise en charge scolaire. Tout dépend de l’évolution de la situation en Ukraine dans les mois, voire les années à venir.

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