Un Gersois de 27 ans, responsable d’un double homicide involontaire alors qu’il était ivre sur une route des Landes en novembre 2021, a été condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis.
Il n’ira pas en prison. M. E, le Gersois de 27 ans poursuivi pour double homicide involontaire, a été condamné à trois ans d’emprisonnement, dont deux avec sursis. Une peine directement aménagée en placement sous surveillance électronique.
Cinq mois plus tôt, le 12 novembre 2021, il avait provoqué la mort de Mohammed et Smaël, 19 et 20 ans, dans un accident de la route à Saint-Martin-d’Oney. Au volant de son pick-up, il est fortement alcoolisé : 2,25 grammes d'alcool dans le sang, soit plus de quatre fois la limite autorisée. Quelques minutes après le drame, il avait tenté de se suicider en se tirant une balle dans la tête.
Un prévenu dans la repentance
Devant une salle comble, le prévenu s’avance à la barre et commence à lire une lettre. Il endosse toutes les responsabilités et dit son immense sentiment de culpabilité : “Je veux vous dire combien je regrette et vous implore de me pardonner, si vous y arrivez un jour.” Si les familles des victimes sont encore sous le choc du drame, elles écoutent avec une grande dignité.
Les avocats des parties civiles, eux, reviennent sur le parcours de vie exemplaire de Mohammed et de Smaël, amis d'enfance, très appréciés de leur entourage, voisins et professeurs. Une façon de leur rendre un dernier hommage.
"Le procès, c’était la dernière page"
À l’énoncé du jugement, c’est l’incompréhension pour les proches de Mohammed et de Smaël. Les juges annoncent trois ans de prison, dont deux ans avec sursis, directement aménagés en placement sous bracelet électronique.
Saji Hafidi, ami des deux victimes et seul rescapé de l’accident ne décolère pas. “Je n’arrive pas à comprendre pourquoi le tribunal a pris cette décision”, dénonce-t-il à la sortie de l’audience. “Moi je ne dors plus, je ne mange plus, je n’ai plus goût à la vie. Le procès, c’était la dernière page.”
Pour l’avocat de la défense, l’état psychologique de M. E n’était pas compatible avec une incarcération : “Le tribunal a dû ressentir que la tentative de suicide pouvait être réitérée”, analyse Me Hubert Hazera. Et les magistrats ont, semble-t-il, entendu la repentance du prévenu. Sans pour autant atténuer la douleur des proches de Smaël et Mohammed.
