Le procureur de Mont-de-Marsan a livré les premiers éléments pour expliquer ce meurtre. Le corps de la victime porte les traces de violences sexuelles. Un principal suspect a été interpellé. Son ADN a mis les enquêteurs sur sa piste. Trois autres hommes sont toujours en garde à vue.
" Des faits particulièrement sordides ", c'est ainsi que le procureur de Mont-de-Marsan, Olivier Janson, a qualifié le meurtre de Johanna Blanes. Cette jeune femme, âgée de 24 ans, a été retrouvée dans un tunnel piéton entre Mont-de-Marsan et Saint-Pierre-du-Mont dans les Landes dimanche 7 juillet.L'autopsie de la victime a permis d'établir l'origine de son décès et la présence de traces de violences de nature sexuelle.
Johanna Blanes est décédée "par asphyxie mécanique majeure". Des lésions au cou et au thorax extrêmement importantes ont été relevés par les médecins légistes.
Le procureur Olivier Janson lors de sa conférence de presse. Propos recueillis par Ludivine Tachon et Clément Alet ►
Son téléphone a permis de remonter une piste majeure
Deux éléments déterminants ont permis de remonter jusqu'au principal suspect. Tout d'abord le téléphone de la victime qui n'a pas été retrouvé près du corps. Mais les inspecteurs ont pu établir qu'il avait été manipulé quelques heures après le décès. Une autre carte SIM a été introduite dans l'appareil de la victime. Le numéro a pu être récupéré et a permis de faire le lien avec un numéro déjà connu des services de police.L'homme de 32 ans est d'origine syrienne, réfugié politique et installé dans les Landes depuis 2016 avec sa famille.
L'ADN a parlé
Les analyses de l'ADN relevé sur le corps la victime et sur la scène du crime ont aussi livré des éléments déterminants. Pour le procureur, l'étau se resserre autour du suspect :Il correspond au même individu repéré par son numéro de téléphone. Les soupçons convergent donc et décident les enquêteurs à intervenir à son domicile jeudi matin à 9 h 45, à Saint-Pierre du Mont.Ils ont fait apparaître un profil connu du fichier national d'empreintes génétiques.
La perquisition a permis de retrouver un certain nombre d'effets de la victime dont le boîtier de son téléphone portable. Le suspect N°1 portait d'ailleurs sur lui la carte SIM habituellement utilisée par Johanna Blanes.
Pour autant, le procureur de Mont-de-Marsan précise :
Il conteste les faits reprochés que l'on qualifie de meurtre et viol. Il peut encourir une peine de réclusion criminelle.
Alors pourquoi l'homme apparaissait-il dans le fichier ?
Le principal suspect a fait l'objet d'une procédure pour violences conjugales. Les faits remontent à mars 2018. Point de départ : un main courante. Puis une enquête. La justice est avisée de possibles faits de violences sur son épouse.L'homme a été entendu dans les jours qui ont suivi. Le procureur précise :
Il a été jugé en janvier 2019, il y a six mois. Huit mois d'emprisonnement assorti de sursis et d'une mise à l'épreuve ont été retenus. Il a fait un appel et il n'a pas encore été rejugé. Son casier est pour l'heure donc vierge.Ses enfants, ainsi que sa femme, ont été placés sous protection renforcée au vu des faits dénoncés. Ils ont pu être exfiltrés du domicile et pris en charge.
Y a-t-il plusieurs suspects ?
Sur place, lors de la perquisition, le suspect n'était pas seul. Trois autres hommes ont été interpellés puis placés en garde à vue jeudi 11 juillet.
Ils habitent dans le même logement. A ce stade de l'enquête et alors que les gardes à vue se poursuivent, Olivier Janson ajoute :
Il n'est pas possible d'exclure l'éventualité d'un viol et meurtre par plusieurs personnes.