Les canetons ont été réintroduits le 29 mai dans les élevages du sud-ouest après la levée du vide sanitaire. Les conserveries vont bientôt pouvoir reprendre du service après des semaines d'arrêt. Eleveurs, transformateurs et conserveurs auront vécu une longue et angoissante attente. La 2e en 2 ans.
Thierry Zarzuelo est éleveur, conserveur et restaurateur. Il est à la tête d'une ferme auberge spécialisée dans le canard gras à Léon, la Maison Tenoy. Triplement victime des crises successives de la grippe avaire.
Son hiver et son printemps ont été cauchemardesques. Une exploitation vidée de ses animaux, qu'il a fallu faire tourner en s'orientant vers d'autres activités. Dans sa conserverie ce ne sont pas ses traditionnels foies gras, gésiers et autres magrets qu'il a conditionné mais des asperges, des petits pois nouveaux, des calamars à la basquaise... "Des produits que l'on avait encore jamais fait en conserve" nous explique t-il.
Avec le retour des canetons fin mai dans les élevages, "on aura perdu tout juin, tout juillet et tout août" de vente, se désole t-il.
Dans sa ferme auberge tout a dû être chamboulé. "Tous les plats à base de foie frais on ne les a pas servis du tout l'année dernière, on les met dès qu'on peut en récupérer par ci par là".
Thierry Zarzuelo est en colère et va avoir du mal à retrouver confiance en l'avenir. Il sera difficile de survivre à une troisième crise.
Le reportage de Margaux Dubielh et Jean-Yves Pautrat :