C'est jeudi soir que les faits se sont déroulés au centre pénitentiaire de Pémégnan à Mont-de-Marsan. Un détenu, transféré depuis 4 mois après avoir essayé d'assassiner trois surveillants à Vendin-le-Vieil dans le Pas-de-Calais, aurait tenté une nouvelle agression envers ses gardiens.
Selon Jean-Michel Jalade, premier surveillant et délégué CGT, l'homme se montre particulièrement énervé toute la journée de jeudi.
Par prudence, toujours selon le délégué syndical, les surveillants obtiennent de leur direction l'autorisation de le menotter au moment du repas. Le détenu est surpris mais obtempère, disant : "c'est mieux pour vous".
Le soir, même scénario. Les gardiens demandent au détenu de mettre ses mains dans le passe-menottes. Au moment où ils lui tiennent les bras, il tire d'un coup sec pour les déstabiliser et tente d'attraper "une casserole d'eau bouillante". Les deux surveillants parviennent à s'écarter. Le pire est évité.
"Il a sans cesse son réchaud allumé pour avoir de l’eau ou de l’huile brûlante à proximité, en espérant une faille du personnel" déplorent les agents pénitentiaires. Rien d'anormal : les réchauds sont autorisés.
La CGT demande que ce détenu soit extradé au plus vite vers les Etats-Unis.
Après le mouvement social de janvier dans les prisons, elle en appelle une nouvelle fois au gouvernement pour obtenir des moyens supplémentaires.
On a obtenu les passe-menottes, explique Jean-Michel Jalade, mais il faut que les gradés disposent de tasers -pistolets à impulsion électriques et de tenues adéquates pour protéger la tête et le torse. Il faudrait aussi équiper les portes des cellules de plusieurs oeilletons pour éviter les angles morts.
Les surveillants revendiquent enfin le fait que ces détenus soient placés dans des cellules et des quartiers spécifiques.
Ce soir, le Directeur Interrégional du Service Pénitentiaire de la Nouvelle-Aquitaine réagit à ses propos. Selon lui, il est difficile d'infirmer ou de confirmer cette version de l'agression.
Alain Pompigne souligne que Christian Ganczarski se trouve dans un quartier d'isolement, encadré par une équipe spécialisée.
Tout est fait pour que la prise de risque du personnel soit la moins grande possible. Le niveau maximal de contraintes est atteint concernant ce détenu".
Les dispositions actuelles ne sauraient donc justifier un transfert.
Propos recueillis avec Ludivine Tachon et Clément Alet