Deux jeunes ukrainiennes de 14 et 16 ans sont arrivées jeudi soir à Capbreton dans les Landes. Après un voyage épuisant. Leur tante et son mari sont allés les chercher. "On est parti sur un coup de tête vendredi, on les sentait en danger".
"Nous sommes fatiguées, nous sommes restées 26 heures à la douane sans savoir si nous pourrions passer ou pas. Le voyage était épuisant" raconte l'aînée des deux soeurs.
"On n'a pas réfléchi, on est parti les chercher"
Elles sont parties vendredi dernier, ont quitté leurs parents, leurs amis, leur maison à Odessa, le grand port d'Ukraine ouvert sur la mer Noire.
C'est leur tante Katia, installée à Capbreton depuis quelques années, qui a décidé d'aller les chercher. Elle a pris la route avec son mari jusqu'à la frontière Roumaine.
"C'était insupportable de rester ici et de les savoir en danger vital. On n'a pas réfléchi, on a pris la route sans savoir si elles pourraient passer la frontière. On est parti vendredi le même jour qu'elles".
Pas vues depuis le covid
Les retrouvailles ont été des plus émouvantes. "Je ne les avais pas vu depuis trois ans à cause du covid alors qu'elles venaient en vacances régulièrement. Se retrouver dans ces conditions...les émotions étaient très fortes".
"J'ai essayé de les rassurer, je leur ai dit que tout allait bien se passer".
Les filles sont en contact permanent avec leurs proches à Odessa. Au téléphone, en visio, elles ont le sourire alors qu'elles parlent avec leur grand-mère, la mère de Katia.
Les protéger au maximum
"Entre nous on s'est mis d'accord pour ne donner que des bonnes nouvelles d'Ukraine. Maman est très positive, elle leur dit que tout se passe bien, que ça va à Odessa par rapport à Kiev. Pourtant on s'attend au pire, même si on espère le mieux. On ne sait pas jusqu'où ça peut aller".
Sofia, la plus jeune, se dit impatiente d'aller à l'école. "J'ai hâte de rencontrer de jeunes français, d'apprendre la langue, d'étudier. Je suis très excitée. Je ne sais pas combien de temps je vais rester mais je veux pleinement profiter de cette expérience".
Leur tante veut maintenant tenter de leur offrir un semblant de vie normale. "Je vais continuer à les protéger de toutes les infos autant que je peux" confie t-elle. Elle et son mari vont aussi devoir organiser un quotidien.
Les inscrire au collège et au lycée
"On est parti sur un coup de tête, rien n'a été calculé ni organisé, ni dans notre maison, ni administrativement, ni à l'école. On va se rapprocher des autorités, aller à la mairie, au collège de Capbreton voir comment il est possible de les scolariser pour leur occuper l'esprit à autre chose" explique leur oncle, Thomas.
Odessa, cité portuaire d'un million d'habitant, est une cible stratégique pour les russes. La famille de Katia ne compte pas s'enfuir. "Les ukrainiens veulent se battre jusqu'au bout pour défendre leur terre alors que les envahisseurs massacrent les civils, tirent sur les hôpitaux, les écoles" explique la jeune femme.
Les parents des filles leur ont dit qu'elles partaient en vacances un peu plus tôt que prévu et qu'ils se retrouveraient dans quelques mois, pour reconstruire l'Ukraine ensemble.
Voir le reportage d'Alexandre Perrin et Laurent Montiel à Capbreton :