" Pourquoi on ne nous aide pas plus que ça ? " la colère d'un petit commerçant

Installé à Mimizan dans les Landes depuis 10 ans, Olivier Brangard a dû fermer son établissement pendant le confinement. Aujourd'hui sa situation financière est critique.

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C'est une situation inédite en ce 21ème siècle. La France est confinée, assignée à résidence, et le télétravail est devenu la norme... pour ceux qui le peuvent.
En effet, bon nombre d'artisans et de petits entrepreneurs se retrouvent dans une situation très compliquée : c'est le cas d'Olivier Brangard. Installé à Mimizan, dans les Landes, il y gère depuis dix ans le "VIP", un bar karaoké ouvert à l'année et qui marche surtout grâce à une clientèle locale. L'affaire n'est peut-être pas une mine d'or mais elle permet à ce père célibataire de vivre et de s'occuper de ses deux enfants. 
 

Pourtant, aujourd'hui Olivier est désemparé. Confinement oblige, le VIP est fermé, il n'y a plus aucune rentrée d'argent et les factures continuent d'arriver. Loyer du bar, loyer de son appartement, assurances, téléphone... Si certaines charges ont bien été gelées par le gouvernement, beaucoup doivent encore être honorées tout en continuant à assurer le quotidien de la famille. Les 1 500 euros qu'il avait mis de côté en cas de coup dur ont bien rempli leur rôle, mais ils sont désormais épuisés. 

J'ai besoin d'argent maintenant pour nourrir mes enfants.

Et le désarroi de se transformer en colère. Car si des annonces d'aides aux petites entreprises ont été faites, lui ne voit toujours rien venir et les démarches sont compliquées : "On nous envoie sur des sites où on ne comprend rien et où on n'a toujours pas de réponse. J'ai besoin d'argent maintenant pour nourrir mes enfants".
Olivier a aussi cherché à obtenir un crédit en urgence, mais là encore rien n'est simple : " À ma banque, où je n'ai jamais eu de souci, on m'a demandé un dossier prévisionnel à réaliser avec un comptable, ce qui me reviendrait à mille euros. Mille euros que je n'ai pas. Et je n'ai pas non plus le temps d'attendre.  [...] Voilà pourquoi je suis déçu et en colère. Où va l'argent et pourquoi on ne nous aide pas plus que ça?".
 

Une question qu'Olivier n'a sans doute pas été seul à se poser. La chambre de commerce et d'industrie des Landes a mis en place une cellule de crise covid 19 pour informer et conseiller. Elle a reçu pas moins de 700 appels de chefs d'entreprises et artisans se trouvant pour certains dans des situations financières critiques. Le président de la République avait pourtant annoncé le 16 mars dernier que des aides seraient débloquées en urgence. 

Alors que s'est-il passé ?

Pour François Laffitte, président de la CCI des Landes, ce sont les deux semaines écoulées entre l'annonce d'Emmanuel Macron et la publication du décret Fonds de Solidarité au journal officiel qui ont posé problème. "Les modalités des aides n'ont pas été très lisibles au démarrage. Il y a eu des changements dans les procédures... Jusqu'à ce lundi, nous n'avions pas toutes les informations et il y avait d'énormes difficultés pour rentrer sur le portail internet de l'administration. Cela a pu causer beaucoup d'inquiétudes. Aujourd'hui, les choses sont en train de s'améliorer. [...] Je conseille maintenant aux chefs d'entreprise, artisans et commerçants de faire les démarches pour obtenir aides et reports des échéances,  ils peuvent joindre notre cellule de crise qui est là pour répondre à leurs questions et les guider".
 
Une évolution de la situation qui ne réglera sans doute pas pour autant tous les problèmes apparus avec le confinement et l'arrêt du travail. "Aujourd'hui, les entreprises les plus sensibles sont celles qui sont en perte d'activité et en manque de recette. Entre autres beaucoup de commerçants, de restaurateurs et d'hôteliers. Il faut trouver des solutions pour leur permettre de continuer leur activité".

Un constat qu'a aussi fait Olivier Brangard. En attendant de pouvoir rouvrir son établissement, il continue de se battre et espère que le déblocage du fonds de solidarité ne prendra pas trop de temps...


 
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