Les 20 et 27 juin prochain auront lieu les élections départementales, ex-élections cantonales. Ce scrutin élit les conseillers départementaux qui siègeront ensuite au conseil départemental. Ils vont gérer tout ce qui relève des décisions au niveau du département. Et elles sont nombreuses !
Un peu d’histoire d’abord. La collectivité départementale est née en 1982. En 2015, la loi NOTRe lui a fait perdre plusieurs de ses prérogatives. Aujourd’hui l’action du département concerne essentiellement les services sociaux.
►L’enfance :
Le département gère l’aide sociale à l’enfance, (ASE) avec notamment la prise en charge des mineurs étrangers isolés. Il s’occupe aussi de la protection maternelle infantile (PMI) et des adoptions.
►Les personnes handicapées :
C’est au département que se trouvent tous les dossiers concernant les prestations de compensation au handicap et la maison départementale des personnes handicapées.
►Les personnes âgées :
Les EHPAD publics relèvent de cette collectivité, ainsi que les services liés au maintien à domicile et l’allocation personnalisée d’autonomie (APA)
Enfin, et ce n’est pas le moindre coût, le département distribue l’enveloppe du RSA, le revenu de solidarité activé.
►L’éducation :
Tout ce qui concerne les infrastructures des collèges (construction et entretien) relève du département ainsi que le personnel technique.
Parmi les autres services publics, le département entretient les routes, gère l’eau, et les moyens de secours incendie via les SDIS. Côté culture, il a la responsabilité des bibliothèques/médiathèque et des archives. Il peut également investir dans le sport, le tourisme et les spectacles.
►Le budget :
Plus de la moitié des dépenses concernent tout le volet social. Si l’on prend l’exemple du département de la Vienne pour 2021, sur une enveloppe de 456 millions d’euros, les différentes allocations représentent 56 % des dépenses.
Pour cette même collectivité, l’entretien des routes représente 6% du budget et le SDIS 3 %.
Focus sur le service insertion et retour à l’emploi, pour le département de la Vienne
Karine Rat est à la tête du service le plus lourd financièrement pour le département : L'insertion et le retour à l’emploi. Dans la Vienne, cela représente 19% du budget total, soit près de 87 millions d’euros. L’essentiel de cette enveloppe est consacrée au financement du RSA, le revenu de solidarité active, qui s’élève dans la Vienne à 82 millions d’euros.
Le dossier du RSA est source de conflits avec l’Etat depuis plusieurs années. « Lorsque le revenu minimum d’insertion, le RMI, a été transformé en RSA, l’Etat a versé des compensations financières aux départements pour le financer ». Sauf que, depuis, cette compensation n’a pas été revalorisée, alors que le nombre de bénéficiaires augmente chaque année.
En 2020, nous avons eu une augmentation de 4,27 % d’allocataires en plus. En parallèle, le coût du RSA a augmenté de 7,5% .
Alors pour faire diminuer le nombre de bénéficiaires, les services de ce département multiplient les initiatives pour faire revenir ces allocataires au travail. « Nous privilégions les petits salons de l’emploi plutôt que les gros forums. Nous travaillons sur la mobilité pour trouver des solutions de transport adaptées. L’an passé nous avons aussi testé la création de places de crèches réservées aux parents qui tentent un retour à l’emploi. ».
Pour 2021, le budget prévisionnel a prévu une enveloppe de 82 millions d'euros, soit 10 millions de plus qu'en 2018.
Le Département, à quoi ça sert ?