Des effectifs en hausse, leur chiffre d'affaire grimpe de 15%. Les sociétés de sécurité du Poitou-Charentes tirent profit de l'état d'urgence instauré depuis les attentats de Paris.
Une hausse de 15 à 20% des effectifs mobilisés depuis le 13 novembre. Après les attaques de Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher, les sociétés de sécurité n'avaient pas fait face à une telle augmentation de la demande, explique Fabien Varache, le directeur d'"Impact Sécurité", une entreprise qui opère en Charente : "Elle s'était limitée à la saison des festivals l'été dernier, pour lesquels nous avons dû mobiliser plus d'effectif." Mais tout a changé avec les attentats du 13 novembre.
Depuis deux semaines, les sociétés de sécurité conquièrent de nouveaux marchés : "des bâtiments administratifs, des centres commerciaux, des marchés de Noël et même de petites associations veulent aujourd'hui recourir à nos services", affirme Fabien Varabe.
"Cela n'était pas du tout le cas auparavant", confirme le co-gérant de Lynx Sécurité, Harold Heredia. Mais nos clients ne nous appellent pas pour le plaisir, même s'il est vrai que les grandes enseignes doivent rassurer les consommateurs", ajoute-il.
Selon lui, des consignes particulières ont été transmises aux établissements recevant du public, notamment ceux considérés comme "sensibles" : augmenter les effectifs de vigiles si possible, établir des contrôles visuels des sacs, revoir les procédures d'accès aux bâtiments... Une information confirmée par la préfecture de région.
Le renforcement de la sécurité des lieux publics, et donc la hausse de la demande adressée aux sociétés de gardiennage privées, ne concerne pas seulement le Poitou-Charentes. En témoigne la hause du cours de Securitas, l'entreprise leader du secteur, qui a augmenté de 50% depuis janvier. Signe que les sociétés de sécurités ont de beaux jours devant elles.
D'une manière générale, tous les lieux qui reçoivent du public ont accentué leur surveillance, comme le montre ce reportage de Cécile Landais, Bruno Pillet et Damien Russeil.