Ils sont facilement identifiables par leurs rayures blanches. Les moustiques tigres ne cessent de se propager depuis leur apparition sur le territoire métropolitain en 2004. En 2020, ils étaient présents dans 566 communes de Nouvelle-Aquitaine, soit 74 de plus que l'année précédente.
Très présents dans les zones tropicales, le moustique tigre peut être porteur de maladies telles que la Dengue, le Chikungunya et le Zika. Durant sa période d'activité, entre début mai et fin novembre, un système de surveillance et d'intervention est mis en place par l'ARS dans toute la région Nouvelle-Aquitaine.
Surveillance entomologique
Les moustiques tigre sont des espèces urbaines qui proliférent près des sources d'eau stagnante. Ils sont présents dans tous les départements de la région, à l'exception de la Creuse. Pour observer au plus près l'évolution de la population des Aedes albopictus, les équipes de l'ARS déposent des pièges pondoirs dans les zones à risque comme les rivières, mais aussi sur des sites d’importation (ex : ports et aéroports au titre du Règlement Sanitaire International), des sites sensibles (ex : établissements de santé). Un travail laborieux et parfois innefficace.
Le problème au niveau des rivières c’est que si le niveau d’eau il monte ça enlève le piège ainsi que les oeufs qui peuvent être pondus !
C'est ensuite dans un laboratoire que les oeufs seront identifiés et quantifiés.
Signalement de particuliers
Pour aider le travail des opérateurs sur le terrain, un site de signalement est accessible pour les particuliers. Déclarer le plus tôt possible l'apparition d'un spécimen dans votre environnement permettra de mettre en place un traitement adulticide à base d'insecticide, mais surtout d'observer l'apprition de nouvelles colonies dans la région.
Surveillance épidémiologique
Lorsqu'une personne s'est fait contaminer par la dingue, le chikungunya, ou le Zika, dans une zone tropicale et qu'elle rentre sur le territoire, elle peut se faire piquer par un moustique tigre. Ce dernier sera infecté à son tour et pourra ensuite transmettre le virus aux personnes qu’il piquera au cours de sa vie. En 2020, c'est 18 "cas importés" de dengue en Nouvelle-Aquitaine, aucune contamination autochtone n'a jamais été observée jusqu'à présent dans la région.
MOUSTIQUE TIGRE ? | Attention aux piqûres lors de vos voyages.
— ARS Nouvelle-Aquitaine (@ARS_NAquit) August 6, 2020
⚠️ CHIKUNGYA, DENGUE, ZIKA
Les voyageurs se rendant dans des zones où sévissent ces maladies doivent être particulièrement vigilants à se protéger des piqûres de moustique.
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Tous les cas suspects doivent être déclarés à l'ARS. Une enquête sur le terrain est ensuite entreprise. Les opérateurs de démoustication se rendent dans le quartier de résidence de la personne infectée pour identifier d'éventuelles colonies. Grâce aux données des surveillances entomologiques, le travail de prévention est simplifié et plus rapide.
Si l'enquête s'avère positive, un traitement à base d’insecticide pour éliminer les populations de moustiques tigre adultes qui pourraient transmettre le virus en question sera entrepris. Ce traitement insecticide a lieu quelques jours après l’enquête, après information de la mairie et des habitants.
Des pistes pour l'éradication
La présence des moustiques tigres sur le territoire représente un danger de santé publique. Plusieurs pistes sont étudiées afin de les éradiquer comme des porduits larvicides, des pièges simulant la respiration humaine mais aussi la création de moustiques femelles transgéniques disseminées dans la nature et qui provoquerait la stérilité de l'espèce.
Reportage dans les Deux-Sèvres d'Anne-Marie Baillargé et de Stéphane Bourin