LGV au-delà de Bordeaux : le Conseil d’Etat rejette les recours en annulation

Le Conseil d'Etat reconnaît que c'est un projet d'utilité publique. Il n'a donc pas donné suite aux recours des associations environnementales qui s'opposaient à l'extension de la LGV vers Toulouse et Dax. Alain Juppé, lui, se félicite. 

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7 recours rejetés pas moins, déposés par des communes, des associations, des syndicats viticoles, des chasseurs, issus de 3 départements : Gironde, Lot-et-Garonne et Landes. Le conseil d'Etat argumente ainsi sa décision du 11 avril :

Il écarte notamment les critiques fondées sur l’insuffisance de l’évaluation économique et sociale du projet ainsi que sur celle de l’étude d’impact, qui font partie des documents qui constituent le dossier d’enquête publique. Il estime en outre que cette enquête publique s’est déroulée dans des conditions régulières.

Voilà plus de 10 ans que Philippe Barbedienne, directeur Sepanso Aquitaine, association de protection de l'environnement s'oppose à ce projet, et donc au décret du 2 juin 2016 déclarant ce projet d'utilité publique. " J'étais présent à l'audience du 21 mars, c'était un plaidoyer du rapporteur public pour le projet. Je résume en qq mots, il reprenait tout de ceux qui défendaient le projet et les arguments des opposants était foutaise."

Ce n'est pas une surprise parce que le Conseil d'Etat rend un jugement très politique, on le savait depuis longtemps. Mais c'est révoltant. 

Reconnaissance de l'utilité publique 


Le conseil d'Etat justifie les grands travaux de la LGV , les expropriations nécessaires à sa construction et estime que l'aménagement des lignes ferroviaires existantes ne répond pas à l'objectif. " Sur le fond  le Conseil d’État écarte les critiques mettant en cause l’utilité publique du projet de LGV. ".

Sur le coût très critiqué de ce ce Grand projet, le Conseil d'Etat considère "que si les coûts de construction des lignes ferroviaires reliant, d’une part, Bordeaux à Toulouse et, d’autre part, Bordeaux à Dax, sont évalués à, respectivement, 5,9 et 2,4 milliards d’euros, l’évaluation de la rentabilité économique et sociale de ces lignes est supérieure au niveau habituellement retenu pour apprécier si une opération peut être regardée comme utile, en principe, pour la collectivité."

Le financement, nerf de la guerre



Alain Juppé, maire de Bordeaux, président de Bordeaux Métropole, se félicite de la décision du Conseil d’Etat. Mais il rappelle que si cette décision est une étape importante, "Rien n’est encore acquis.Il appartient aujourd’hui à l’Etat de mener la concertation avec les collectivités afin de permettre la réalisation la plus rapide possible de ces liaisons ferroviaires. Alain Juppé rappelle le succès de la LGV Paris-Bordeaux au passage. 

Les collectivités ont fait des propositions, le gouvernement doit se positionner à la fin de ce semestre.

La Sepanso, opposant historique, estime que "le Conseil d'Etat a régressé sur sa propre jurisprudence car il a annulé la liaison Paris-Limoges en mettant en avant son manque de financement. Philippe Barbedienne son directeur ajoute un brin révolté : "On n'a pas rompu avec les mauvaises habitudes du passé pour faire plaisir à tel groupe de pression on aggrave la dette, on fait plaisir aux grandes villes. " Un sentiment d'injustice qui nourrit encore leur ténacité. En ligne de mire, la cour Européenne de justice que leur avocat, Pierre Hurmic, envisage d'ores et déjà de saisir. 

Pierre Hurmic, avocat et par ailleurs élu EELV à Bordeaux,  sera l'invité de notre édition 12/13 ce jeudi 12 avril, interviewé par Vincent Dubroca. 


Satisfaction de l'ancien ministre qui avait signé le décret, le Landais Alain Vidalies, il l'exprime ainsi :














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