D'où viennent ces déchets ? Vêtements, industrie plastique ou cosmétique ? C'est ce à quoi vont tenter de répondre deux étudiants de Bordeaux pour déterminer l'impact de cette pollution sur la biodiversité marine et ses effets sur la chaîne alimentaire.
Aurélien Strmsek, 24 ans, et Edgar Dusacre, 23 ans, ont ratissé les plages aquitaines durant un mois. Partis le 28 juillet de Soulac-sur-Mer, ils sont arrivés à Tarnos aux portes de l’Adour le 23 août. Un périple qu’ils avaient déjà entrepris l’année dernère, mais cette année leur projet revêt une tout autre envergure.
Les deux étudiants ont ramassé les déchets plastiques trouvés sur la plage. Comme l’été dernier. Mais cette année leur démarche va plus loin. Les microplastiques collectés, vont cette fois-ci être triés et analysés pour en savoir plus sur la pollution qui touche nos côtes.
Les écosystèmes marins sont en danger - mais il est encore possible de rétablir un futur durable! #possible #positive #plasticfreejuly #routeduplastique #4p pic.twitter.com/oWTBLmakVo
— 4PShore&Seas (@4pshore) July 4, 2020
Microplastiques, macrodéchets
Les deux jeunes ont ramassés des déchets plastiques parfois minuscules. Des microplastiques que l'on retrouve jusque dans le zooplancton. "Si on en retrouve dans le zooplancton il peut y en avoir dans tout le reste de la chaîne alimentaire", explique Edgar.Ça a déjà été démontré qu'il y a du microplastique dans le saumon ou dans les baleines où on retrouve du macroplastique. Il pourrait y avoir des effets similaires sur l'humain. Ce sont des études qui en sont encore au début du début.
Protocole scientifique
Les deux Girondins se sont en effet rendus compte que 30 % de ce qui va au recylcage est réellement recyclé, le reste étant sinon enterré ou brûlé. « La Route du plastique », c’est le nom qu’ils ont donc donné à leur projet. Leur action a été intégrée à un protocole scientifique. Ainsi, les données collectées par leur petite association bordelaise 4P Shore & Seas, seront ensuite traitées de manière très sérieuse.On va essayer de faire un suivi d'année en année pour voir l'évolution des origines des différents types de déchets qu'on retrouve sur l'ensemble du littoral.
Université et entreprises locales investies
Ces échantillons seront analysés par le Laboratoire EPOC (Environnements et Paléoenvironnements Océaniques et Continentaux), rattaché à l'Université de Bordeaux, avec lequel l'association collabore.En attendant, tandis que l’un regroupe tous les déchets récoltés durant l’été, l’autre commence à compter les stocks accumulés dans un hangar bordelais prêté par la société Elise.