À Boé, près d'Agen en Lot-et-Garonne, une trentaine de propriétaires ruinés rencontrent un bailleur social pour sortir la tête de l’eau. Tous arnaqués par le même promoteur, ils veulent céder l’immeuble dont ils ont fait l’acquisition il y a une dizaine d’années.
Tout part d’une annonce d’un promoteur sur Internet, qui vendrait des appartements à prix réduits. Séduit par l’idée, trente-deux personnes font l’acquisition des biens. L’immeuble qui n’a jamais été achevé et livré dans les normes est aujourd’hui devenu une résidence pour des personnes sans titre.
Après avoir obtenu gain de cause en justice, la faible somme de dédommagement laisse les propriétaires endettés. "Cet appartement, on l’a payé 120 000 euros, on rembourse tous les mois 850 euros pour rien, on a encore des années à payer" déplore Robert Mariot, victime de l’escroquerie.
Le recours au bailleur social, la dernière issue possible ?
Ils avaient tous comme objectif de louer leur bien dans le but d’obtenir une complément de leur salaire ou retraite. Après des années de combat, le promoteur a été condamné à verser 20 000 euros par logement. Une décision qui reste dérisoire pour les propriétaires qui ont durant ces dix dernières années vécu sans loyer. Désormais, ils se tournent tous vers un bailleur social en espérant sortir la tête de l’eau.
"L’objectif, c’est de céder ces 3 bâtiments dont on a la gestion avec une contrepartie financière, qui sera nous espérons la plus favorable possible pour les propriétaires. On a d’autres issues qui sont en stand by, mais la solution qui serait la plus favorable pour tous serait de céder à Habitalys ces bâtiments" explique Antonio Marcela, syndicat copropriété SNG.
Avec le temps qui presse, ils redoutent tous une mesure de péril qui pourrait les contraindre à faire détruire les bâtiments.
En attendant, les propriétaires poursuivent les audits financiers et techniques jusqu’au mois de septembre.