Aux urgences de l’hôpital d’Agen : la détermination des médecins et infirmières

À Agen, dans le Lot-et-Garonne, comme dans la moitié des services d'urgences de France, les médecins et infirmiers urgentistes sont en grève. En cause, des rythmes de travail intenses, et l'afflux massif de patients que les effectifs prévus n’arrivent pas à prendre en charge dans les temps.

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Le mercure est toujours très haut. Les annonces, lundi 9 septembre, d’Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, n’ont pas apaisé la fièvre qui dure depuis six mois. La ministre avait annoncé une enveloppe de 750 millions d’euros dans le cadre d’une grande « refondation des services » d’urgence.

Pourtant, une semaine plus tard, aux urgences d’Agen (Lot-et-garonne), le personnel est toujours mobilisé, malgré des syndicats qui peinent à se faire entendre.

Le gouvernement fait des réponses qui ne correspondent pas aux attentes du personnel en grève. Il ne fait que des petites retouches.
Philippe Martinez, le président de la CGT, sur le plateau de France 3 Aquitaine, mercredi 18 septembre
 

Pour Jean-François Cibien, médecin urgentiste à 'hôpital d'Agen et vice-président de Samu urgences de France, la ministre a su identifier un porblème, mais il ne s'agit que d'un premier pas. 

Le mouvement a commencé fin mai et commence à prendre de l'ampleur, parce que les soignants estiment à ce jour que le compte n'y est pas. Quant aux annonces de la ministre de la santé, je note qu'elle a fait une analyse pertinente et a apporté un premier financement.
Jean-François Cibien, vice-président de Samu Urgences de France

Des semaines de garde de 60 h à 90 h


Dès midi, la liste des patients est saturée. Avec dix soignants, médecins, équipes de Smur et infirmières, l’hôpital n’arrive plus à prendre correctement en charge les patients, dont le nombre a doublé en quinze ans. 

Alors, pour pallier le manque d’effectifs, les heures de gardes se multiplient, avec des semaines de 60 h à 90 h. 

Quand on passe à 80 h de travail hebdomadaire, on épuise les gens, on est pas efficace, on est pas efficient, on fait des mauvais choix et on commet des erreurs médicales.
Docteur Pascal Le Bleis, médecin urgentiste à l’hôpital d’Agen

 

Des locaux inadaptés


Avec une telle augmentation du nombre de patients, les locaux, eux aussi, ne sont plus adaptés. 

Les locaux, qui ont quinze ans, sont devenus trop petits. On a sept box d’examens, séparées par des rideaux. On a des patients qui vont devoir attendre dans le couloir, parfois plusieurs heures, avant d’être pris en charge.
Julien Patrat, médecin urgentiste en grève, à l’hôpital d’Agen.
 

Jean-François Cibien, médecin urgentiste et vice-président de Samu urgences de France comprend la colère de ses collègues.

Chaque patient doit être examiné dans une salle d'examen, a droit à une confidentialité et un bilan médical complet.
 

Sous tensions


Manque de temps, d’effectifs et de place : autant de sources de tensions, parfois même venant de patients agacés. Car aux urgences, le personnel ne soigne pas que des patients en urgence vitale, et ne sont donc pas pris en priorité. Une situation qui en énerve certains.

Ce que l’on appelle la bobologie prend la moitié voire les trois-quarts des personnes qui fréquentent les urgences et qui prennent beaucoup de temps.
Alexandra Byczko, infirmière en grève à l’hôpital d’Agen.


Malgré la grève, les médecins continuent de soigner les patients qui arrivent au CHU, mais pour encore combien de temps ?
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