"Kaizen", avec ses 26 millions de vues sur YouTube, retrace l’exploit d’Inoxtag, un jeune influenceur, parti à l’assaut du sommet de l’Everest. Le lot-et-garonnais Louis Jammes, alpiniste et caméraman de profession, a fait partie de cette expédition hors norme. Il nous raconte les coulisses du tournage... à 8 849m d’altitude.
Une fois au sommet du monde, c'est au Lot-et-Garonne qu'il a pensé... Louis Jammes, habitant de Villeneuve-sur-Lot, est l'un des cinq Français à avoir participé à l'ascension filmée de l'Everest avec le youtubeur Inoxtag.
Kaizen: 1 an pour gravir l’Everest !
— Inoxtag ⚡️ (@Inoxtag) September 14, 2024
Disponible sur YouTube: https://t.co/7E4N9eaeP8
Merci pour tous vos messages 💙🙏 pic.twitter.com/Zf7AvoxtpF
On ne le voit pas beaucoup à l'écran, et pour cause, il était la majorité du temps derrière la caméra ou aux commandes d'un drone. Depuis le Pérou, où il vit depuis quelques années, il nous raconte les coulisses du tournage de Kaizen, aux conditions extrêmes.
Des à priori balayés
Tout commence en décembre 2023, lorsque Louis Jammes apprend par l'intermédiaire des réseaux sociaux que le jeune youtubeur aux 8,4 millions d'abonnés, davantage féru de jeux-vidéo que de sport, affirme avoir pour projet de gravir le plus haut sommet du monde.
"Je l'ai contacté par mail pour lui dire que j'avais déjà fait l'ascension l'année précédente et que je pouvais l'accompagner, explique le caméraman, au micro de notre journaliste Sarah Francesconi. Deux heures après, il m'a répondu et j'ai été embauché la semaine suivante." Départ pour le Népal le 10 avril dernier pour l'équipe fraîchement composée, avant de débuter l'ascension le 21 mai.
"Au début, j'avais comme tout le monde des à priori, confie le Lot-et-Garonnais. Quand on entend qu'un youtubeur veut gravir l'Everest, on se dit que c'est pour faire des vues et faire parler de lui. Mais au long de l'expédition, j'ai découvert une personne attachante et qui s'était vraiment bien préparée."
Avec Inès [le prénom d'Inoxtag, NDLR], on a passé beaucoup de temps à lire des mangas et à jouer aux échecs. Comme il n'avait pas son téléphone, il y avait vraiment une super ambiance dans l'équipe.
Louis JammesCaméraman de haute montagne, originaire du Lot-et-Garonne
Pendant un mois et demi, l'alpiniste et caméraman a capturé ce que la montagne offre de plus saisissant et vertigineux. Et pour cela, matériel et anticipation se devaient d'être au rendez-vous.
Voir cette publication sur Instagram
Une prouesse technique
Si Inoxtag, de son vrai nom Inès Benazzouz, 22 ans, et son équipe sont loin d'être les premiers à gravir l'Everest et ses 8 848 mètres, l'exploit réside surtout dans l'aspect technique du tournage.
"Il faut une bonne condition physique pour courir d'un endroit à un autre afin d'avoir les meilleurs angles, tout en gardant l'aspect sécurité en tête, car on est quand même dans un environnement dangereux, rappelle l'alpiniste. Il faut aussi savoir gérer le froid, qui affecte la caméra. Au final, le plus important n'est pas forcément d'avoir la meilleure image possible, mais déjà d'avoir une image. On a beau avoir du bon matériel, là-haut, on n'a pas le droit à une deuxième prise."
Une astuce, pour éviter que les batteries de la caméra gèlent, était de les garder le plus proche possible du corps.
Louis JammesCaméraman de haute montagne, originaire du Lot-et-Garonne
"Quand j'ai lancé le drone au sommet pour filmer, j'avoue avoir eu peur qu'il ne s'écrase à cause de l'altitude, mais finalement, les images étaient magiques. Cela fait partie de toutes ces problématiques à anticiper et qu'on ne rencontre pas en Lot-et-Garonne", sourit-il.
La star du département
Si le caméraman admet avoir été probablement moins impressionné que ses équipiers, du fait d'avoir déjà gravi l'Everest, il ne s'attendait pas en revanche à ce que le film rencontre un tel succès. "J'ai été marqué par l'engouement autour de l'expédition, on se doutait que le film allait bien fonctionner, mais pas à ce niveau-là."
Et pour cause, Kaizen a enregistré près de 350 000 entrées lors de son unique de jour de sortie en salle, le 13 septembre dernier. Disponible sur YouTube dès le lendemain, la vidéo approche les 27 millions de vues ce 20 septembre. "Des gens m'ont même dit qu'ils étaient fiers d'avoir un représentant de leur département qui a travaillé avec Inoxtag. La prochaine fois, je prendrai un drapeau du 47 !"