Les avocats d'Agen ont annoncé qu'ils bloqueraient leur cour d'assises mardi, jour de la visite dans le Lot-et-Garonne d'Emmanuel Macron, pour dénoncer le mépris du chef de l'Etat qui refuse de recevoir une délégation afin de discuter de la réforme de la carte judiciaire.
"Après le dépôt du rapport sur le réforme de la justice, on nous avait annoncé une grande concertation. La ministre de la justice (Nicole Belloubet) s'était engagée auprès des représentants des avocats à venir dans les régions pour rencontrer les personnels concernés par la reforme.
Or le président et la ministre viennent ici, à 50 mètres du Palais de Justice, et ils ne daignent même pas nous rencontrer alors que nous avons fait une demande écrite. On n'a même pas reçu de réponse, c'est intolérable !", a expliqué lundi à la presse Me Laurent Bruneau, du Syndicat des Avocats de France.
Un "cocktail républicain"
Les avocats, qui ont reçu le soutien des syndicats de magistrats et de greffiers, ont ainsi ironiquement invité M. Macron et Mme Belloubet à un "cocktail républicain" au Palais de justice, voisin de la préfecture où le président et la ministre s'entretiendront mardi après-midi avec des élus locaux.A Agen comme ailleurs, de nombreux professionnels de la justice s'inquiètent de la réforme de la carte judiciaire et de son impact sur les petites cours d'appel. "La garde des Sceaux nous a affirmé qu'il n'y aurait pas de suppression de cours d'appel mais une recomposition de leurs attributions. Il y aura un socle commun à toutes les cours d'appel mais c'est un socle assez réduit (...), a résumé le bâtonnier du barreau d'Agen, Me Edmond Cosset.
A terme nous craignons que les cours d'appel comme celles d'Agen ne deviennent des coquilles vides, et à plus ou moins longue échéance, qu'elles ne disparaissent
A Agen, Emmanuel Macron rencontrera des élèves surveillants, des conseillers d'insertion et de probation, des agents du corps d'élite de la pénitentiaire, avant de prononcer un discours son "plan global sur le sens et l'efficacité des peines", point fort de la future loi de programmation de la justice.