Disparition de deux sœurs à Nérac : la mère des enfants renvoyée aux assises

Naïma B., la mère d'Inès et Nawal, portées disparues depuis décembre 2016 comparaîtra devant les assises du Lot-et-Garonne. Depuis plus de six ans, et après avoir passé quatre ans en détention provisoire, elle nie avoir tué ses enfants, dont les corps n'ont jamais été retrouvés.

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Va-t-on enfin savoir ce qu'il est advenu d'Inès et Nawal ?  Depuis la disparition des deux fillettes en 2016, leur mère, Naïma B. assure qu'elle ne les a pas tuées. À plusieurs reprises, confrontés à la lenteur de l'instruction et alors que les corps des enfants n'ont jamais été retrouvés, ses avocats avaient plaidé pour un non-lieu. La dernière demande a été rejetée en mai 2023.

Ce 19 juillet, la chambre de l'instruction a confirmé le renvoi de cette mère de famille de 55 ans devant la cour d'assises du Lot-et-Garonne. Naïma B. devra donc répondre d'homicides volontaires aggravés devant les jurés, et livrera peut-être enfin une explication. "Cela aurait été impensable qu'elle ne soit pas renvoyée devant une cour d'assises, a commenté Me Sylvia Brusseau, avocate du père d'Inès et Nawal, âgées de 13 et 11 ans au moment de leur disparition. Ce n'est pas parce qu'on n'a pas retrouvé de corps qu'il n'y a pas eu de meurtre".

Mon client attendra jusqu'au bout qu'elle dise quelque chose.

 Me Sylvia Brusseau,  avocate du père d'Inès et de Nawal

à rédaction web France 3 Aquitaine

Disparues depuis 2016

Inès et Nawal n'ont jamais été revues depuis le mois de décembre 2016. Les deux sœurs, très lourdement handicapées, étaient suivies dans un institut spécialisé médicalisé du département. En décembre 2016, elles rentrent à Nérac pour les congés de fin d'année. Mais, elles ne reviennent pas dans l'institut à la fin des vacances.
Il faudra attendre le printemps 2017 pour que le département du Lot-et-Garonne effectue un signalement. Interpol, l'organisation internationale de police criminelle, relaye leur disparition en mars 2017. En juillet, une information judiciaire est ouverte.  

Rapidement, la mère de deux filles est au cœur de l'enquête. Célibataire, elle élevait seule ses deux filles handicapées, le père ayant quitté le foyer après la naissance de Nawal. Les deux enfants ne pouvaient se déplacer, manger, ni parler et nécessitaient une prise en charge permanente. Peu avant leur disparition, la mère avait demandé leur placement, le temps de souffler un peu. Une demande refusée, faute de place disponible. A-t-elle craqué, submergée par la tâche ?  Au cours de l'enquête, Naïma B. et son entourage sont placés sur écoute, un traceur GPS est positionné sur sa voiture. Aucun élément ne permet alors d'obtenir des indices sur le lieu où pourraient se trouver les enfants.

Lire aussi : Disparition des fillettes de Nérac, le mystère reste entier

La mère nie avoir attenté à la vie de ses filles

En septembre de la même année, la mère de famille est mise en examen, dans un premier temps pour délaissement de mineurs, puis pour homicide aggravé, auditionnée et incarcérée. Elle livrera plusieurs versions sur ses filles.  D'abord, un voyage au Maroc, au cours duquel elle aurait confié les enfants à sa famille sur place. Plus tard, elle indique les avoir conduites jusqu'à Tarifa en Espagne et confiées à des personnes rencontrées sur une aire d'autoroute. Des explications jugées alors "non crédibles" par le parquet, et par les parties civiles. "Qui accepterait de prendre en charge deux enfants, très lourdement handicapées, à l'étranger, gratuitement ? s'interroge Me Brussiau. Elles ont besoin de soins quotidiens, de couches, de traitement... c'est impensable !" 

De nombreuses questions ont émergé au fils de l'enquête, concernant des traces de sang, identifié comme étant celui des fillettes et découvertes au domicile familial, ainsi que le transfert de 14 000 euros vers le Maroc depuis le compte de Naïma B., juste avant son placement en détention. Ni le sondage de la rivière Gélise, ni les nombreuses fouilles dans les environs n'ont permis de localiser les corps. 

Libérée en novembre 2021 après quatre ans de détention, Naïma B. reste soumise à un contrôle judiciaire. La mère de famille maintient désormais avoir mis ses filles en sécurité, loin des institutions, et se refuse toujours à donner leur localisation ou un quelconque signe de vie. Elle encourt la réclusion à perpétuité. Le père des enfants, lui, attend de pouvoir, enfin, enterrer ses filles. 

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