Kader Tamazount, fils de harkis, a vécu pendant 22 ans au camp de Bias dans le Lot-et-Garonne. Trois mois après la condamnation de l'Etat français en raison des conditions de vie indignes dans lesquelles de milliers de harkis ont vécu, il livre son témoignage.
Pendant de longues années, Kader Tamazount a été privé de liberté, d'éducation, et même de soins médicaux adaptés. Fils de harki, Kader Tamazount a vécu pendant 22 ans dans l'enceinte grillagée du camp de Bias, dans le Lot-et-Garonne, aux cotés de milliers de harkis.
"Mon enfance c'est les barbelés"
"Mon enfance c'est les barbelés, c'est les grillages, raconte Kader Tamazount. A chaque fois que nous butions sur ces grillages nous savions que nous étions enfermés.
Quand on a grandi dans cet enfer-là, comment se construire ailleurs?
Quand on a une enfance aussi bafouée que la nôtre, c'est dur de porter une telle histoire.
"On a souffert de la misère mais on n'en parlait pas"
Les conditions de vie au camp de Bias étaient indignes. Couvre-feu à 22 heures, douches communes payantes, courrier ouvert… Les permissions de sortie étaient accordées au compte-goutte."On a souffert de la misère, mais on n'en parlait pas", reconnaît la mère de Kader Tamazount qui craignait qu'on lui retire ses enfants.
Depuis trente ans, Kader Tamazount a transformé sa colère en combat, et a obtenu avec d'autres harkis, la condamnation de l'Etat français par le Conseil d'état, en raison des conditions de vie des harkis dans les camps.
Regardez le témoignage de Kader Tamazount