A Bias, das le Lot-et-Garonne, une plaque commémorative située sur un ancien camp de harkis a détruite, et les murs recouverts de tags. Une enquête a été ouverte.
Les faits remontent à la nuit de samedi à dimanche. La stèle située à l'entrée du camp de Bias, dans le Lot-et-Garonne a été vandalisée. La plaque commémorative, sur laquelle une inscription témoignait de la reconnaissance de la République française envers les harkis a été brisée en plusieurs morceaux.
Une enquête est en cours afin de retrouver le ou les auteurs du délit. Des inscriptions "Algérie Bias le camp" ont également été taguées sur le sol et sur le mur.
Les membres de la communauté harki du Lot-et-Garonne assurent ne pas savoir qui peut être à l'origine de ces dégradations. Des harkis mécontents qui réclameraient des indemnisations ? Des jeunes désœuvrés ? Toutes les pistes restent ouvertes.
"Est-ce qu'il y a vraiment un mouvement Révolutionnaire harki qui s'est créé dans la clandestinité? Je ne sais pas. Ceci dit, nous faisons l'objet d'insultes et d'attaques très sévères ces derniers temps, note Mohamed Badi, porte-parole du Comité national de liaisons des harkis.
On nous accuse de trahison. Depuis qu'Emmanuel Macron a qualifié la colonisation de crime contre l'humanité, on nous traite de criminels
"Quand à ces dégradations, je les déplore, bien évidemment. Mais ce n'était pas une stèle insiste. C'était un mur en béton avec une plaque, qui ne dit pas ce qui s'est passé dans le camp de Bias".
Demande de reconnaissance
Les harkis sont les supplétifs algériens de l'armée française, ayant combattu sous la responsabilité de l'armée française en Algérie, et considérés comme des traîtres par le Front de Libération national (FLN).
A l'indépendance en 1962, alors qu'ils étaient menacés de morts en Algérie, la France a refusé de les accueillir son territoire. En 2016, François Hollande avait reconnu les "responsabilités" de la France dans "l'abandon de ces harkis".
Mais certains de ces harkis avaient pu traverser la Méditerranée et arriver en France. A Biais dans le Lot-et-Garonne, jusqu'à 12 000 d'entre eux, dans des conditions particulièrement insalubres.