Dans les élevages de chèvres laitières, les chevreaux sont rapidement évacués après la naissance. Une éleveuse du Lot-et-Garonne, productrice de fromages, les donne gratuitement pour entretenir des jardins ou des terrains.
C'est un moment toujours attendu, attendrissant et parfois stressant. Stéphanie Graux élève des chèvres pyrénéennes au nord du Lot-et-Garonne et assiste actuellement à une période de mise bas.
Mais les mâles qui naissent dans ce type d'exploitation, sont en sursis. L'éleveuse ne peut les garder pour produire du lait.
"Je les laisse deux ou trois jours auprès de leurs mères. De toute façon, je ne peux pas utiliser le lait des premiers jours, le colostrum, pour faire du fromage", précise-t-elle. Après la naissance, pour ces chevreaux, le compte à rebours est enclenché. La séparation doit intervenir le plus tôt possible, avant que la mère et son bébé ne s'attachent trop. Un moment auquel Stéphanie ne s'est jamais habituée.
J'adore mon métier, mais arracher les chevreaux à leurs mères est très dur.
Stéphanie GrauxEleveuse de Pyrénéennes laitières
Adoption de bébés
Entre 48 à 72 heures après sa naissance, l'avenir du chevreau est ensuite scellé : quelques ventes pour des élevages, mais surtout l'abattoir pour vendre la viande. L'éleveuse voudrait développer une troisième voie, l'adoption de bébés et recherche des "familles d'accueil". Elle avertit toutefois que les premières semaines d'élevage sont contraignantes. "Pendant deux mois, il faut lui donner le biberon, le surveiller et être présent. Il ne faut pas prendre cela à la légère", dit-elle.
Entretien de terrains
Passée cette période, ces animaux peuvent ensuite participer à l'entretien d'un terrain ou d'un sous-bois. Une spécialité pour cette race rustique qui a failli disparaitre dans les années 80. Elle "entretient les territoires de montagne au sein d'élevages extensifs et participe à la valorisation et à la sauvegarde de ces espaces", indique le site de la chèvre des Pyrénées.
Quinzaine de mise-bas
Au-delà de l'entretien, les femelles produisent près de trois litres de lait par jour, soit deux fois moins que des races alpines par exemple. "Mais ce lait est beaucoup plus riche et concentré, plus sucré, cela fait ensuite un bon fromage, très crémeux", note Stéphanie.
Dans sa ferme, une quinzaine de mise bas sont encore attendues prochainement avec jusqu'à trois chevreaux par portée. L'éleveuse espère multiplier les adoptions qui sont entièrement gratuites. Renseignements au 06 70 12 05 71.