C'est l'un des cinq rendez-vous musicaux en France. Garorock ne tiendra pas sa 25e édition en juin 21. Les conditions annoncées par la ministre de la culture face à la Covid-19 ne sont pas compatibles avec l'ADN du festival explique Ludovic Larbodie.
160 000 spectateurs en 2019, la dernière édition de Garorock avait battu une nouveau record. Contraint d'annuler en 2020, le festival lot-et-garonnais jette l'éponge pour cet été également. La mort dans l'âme, son directeur artistique annonce que la 25e édition, prévue du 21 au 23 juin prochain ne se tiendra pas.
"On est abasourdi" confie Ludovic Larbodie. La fête promettait d'être belle sur la plaine de la Filhole à Marmande. De grands noms de la scène musicale figuraient en haut de l'affiche : le groupe britannique Gorillaz, Black Eyes Peaks, The Luminners, Izia...
Mais la ministre de la culture Roselyne Bachelot a posé les conditions pour organiser les festivals en toute sécurité face à la Covid-19. La jauge devra être limitée à 5.000 personnes assises maximum. Roselyne Bachelot a présenté également hier, jeudi "une enveloppe de 30 millions d'euros" pour accompagner les festivals vers des formats alternatifs ou limiter la casse en cas d'annulation.
Pour Ludovic Larbodie, Garorock ne peut pas se tenir dans ces conditions. "C'est un événement où la distanciation physique n'est pas possible".
Faire la fête avec des gens assis qui ne pourront ni boire ni manger, ce n'est pas l'ADN de Garorock. Sa marque de fabrique, c'est le camping, la communauté, les rencontres, la musique. On ne veut pas passer sur une autre formule. On préfère bien le faire et dans de bonnes conditions.
Ludovic Larbodie a une pensée pour ses festivaliers. "On les aime ces jeunes. Ils nous manquent". Mais il ne conteste pas la décision du gouvernement et dit la comprendre. "On pense aux soignants, on pense aux morts".
L'annulation de Garorock, c'est un coup dur pour les 5 à 600 intermittents mobilisés autour du festival et pour les 7 salariés de l'équipe.
Ça fait toujours du mal. Quand ça fait trente ans que tu es dans le milieu et que tu as toujours travaillé, ça fait drôle de se retrouvé inactif, sans perspective. Retrouver du travail, faire autre chose, c’est compliqué.
Racheté par le groupe international Vivendi en 2018, le festival n'a pas renouvelé 5 CDD l'an dernier. Il avait fallu annuler en avril, alors que 75 % de l’organisation était lancée. La perte s'est élevée à 750 000 euros.
Grâce aux aides de l'Etat, Ludovic Larbodie espère limiter les dégâts cette année même si pour l'instant, il n'a pas évalué sa situation financière.
"On a anticipé. L’Etat nous a soutenu. On va voir ce que l'on fait l’an prochain" .
Ludovic Larbodie sera l'invité de notre journal ce vendredi soir à 19h.
Garorock en chiffres
Une plaine de la Filhole à Marmande de 40 hectares
Un camping de 40 000 personnes, une ville dans la ville
Des recettes pour la ville de Marmande et la communauté de communes entre 10 à 12 millions d’euros.