Nouvel épisode dans le feuilleton du "lac de Caussade". La justice administrative estime les travaux illégaux. Mais le chantier est fini. La retenue d'eau pour l'irrigation a été creusée par des agriculteurs lot-et-garonnais. Les opposants demandent la remise en état du site.
Le syndicat d'irrigation du Lot-et-Garonne contestait l'arrêté préfectoral d'octobre qui avait abrogé un arrêté de juin autorisant les travaux. Suivant les conclusions du rapporteur public, le tribunal administratif de Bordeaux a rejeté la requête en annulation. Pour Me Alice Terrasse, avocate d'associations écologistes opposées au lac de Caussade, les travaux sont donc illégaux :Cela veut dire que le projet est illégal...C'est une immense satisfaction pour mes clients, même si c'est une victoire en demi-teinte car les travaux sont déjà réalisés.
Patrick Franken, président de la Coordination rurale du Lot-et-Garonne, majoritaire à la Chambre d'agriculture, et très investi dans le projet, n'est pas surpris :
France Nature Environnement et la Société pour l'étude, la protection et l'aménagement de la nature dans le Sud-Ouest (Sepanso) entendent désormais demander à la Chambre d'agriculture de remettre le site en état et au préfet de veiller à ce que cette remise en état se déroule correctement."On s'y attendait, nous ne sommes pas surpris même si nous sommes déçus"
Pourtant Patrick Franken ne veut pas en entendre parler .
Jamais on n'acceptera ça, hors de question
Réponse de Me Terrasse :
Situé à Pinel-Hauterive, près de Villeneuve-sur-Lot, le lac de Caussade (920.000 m3 sur 20 hectares) doit permettre, selon ses promoteurs, l'irrigation des 350 ha d'une vingtaine d'exploitations agricoles en régulant le débit du Tolzac, un affluent de la Garonne.On ne peut pas laisser fonctionner un ouvrage illégal
La Chambre d'agriculture assure que l'impact environnemental du projet est "nul" et que les agriculteurs, soutenus par la quasi-totalité de la classe politique locale, ont absolument besoin de l'eau ainsi collectée.
Certaines se disent écologistes et, depuis Paris ou leurs bureaux des capitales régionales, sauraient mieux que les locaux ce qui est bon ou mauvais.
— Coordination Rurale (@coordinationrur) 23 janvier 2019
En #Lot-et-Garonne, les #agriculteurs se mobilisent avec les élus locaux ! #lacdecaussade
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La préfecture avait donné son feu vert aux travaux en juin 2018 avant de retirer son autorisation en octobre après intervention des ministères de l'Agriculture et de la Transition écologique.
Les agriculteurs ont quand même entamé les travaux en novembre et les ont achevés cet hiver.
En janvier, 300 d'entre eux avaient empêché la gendarmerie de poser des scellés sur les engins de chantier. L'ouvrage est prêt à être mis en eau.
Lac de Caussade (47) : François de Rugy déterminé à faire respecter la décision de l’État https://t.co/KXrDRJtpHS pic.twitter.com/ke1jWHrA5Y
— PUBLINEWS (@W38777Y) 23 mars 2019
Recevant en février partisans et opposants du lac, le ministre François de Rugy avait plaidé pour une "solution alternative", et selon le maire d'Agen favorable au projet, avait ouvert la voie à une "nouvelle instruction du dossier".
Mais rien n'a changé. Les agriculteurs ont poursuivi leurs travaux. La préfète du Lot-et-Garonne avait annoncé dans un communiqué vouloir saisir le Procureur de la République.