Guerre du gravier dans le Lot-et-Garonne où l'extension d'un site d'extraction fait polémique

A Gaujac et Montpouillan, la guerre du gravier fait rage. La carrière, ouverte en 2005, a obtenu une autorisation d'extension d'une centaine d'hectares jusqu'en 2045. Une industrie qui, pour certains habitants, pourrait modifier durablement le paysage local et même menacer des oiseaux protégés.. 

C'est une matière première toujours plus recherchée et utilisée par les entrepreneurs notamment girondins. Le granulat si recherché est collecté par les ciments Lafarge sur le site de Monpouillan depuis 2005 et chaque jour, on y extrait 1200 tonnes de granulats.
 


En 15 ans, l'extraction mécanique a dévoré à Gaujac et Monpouillan près de 67 hectares. Pour le cimentier, le besoin est sans cesse plus important. Il vient d'obtenir une dérogation par la préfecture du Lot-et-Garonne, pour faciliter et poursuivre ce prélèvement. 

Une autorisation qui désespère certains habitants qui alertent sur la disparition de terres fertiles en Lot-et-Garonne ces 20 dernières années.
Parmi eux, Bernard Poulmarc'h, Président du comité Vigilances gravières, qui a refusé de vendre une partie de ses terres. Il explique, ému: "C'est la terre de mon grand-père quand il est venu de Bretagne, ici. Elle va être sacrifiée... Ça me touche beaucoup". "On sacrifie le dessus pour aller en dessous. Mais quand on l'aura fait ce sacrifice, c'est fini".

Des paysages naturels qui seraient modifiés mais aussi des espèces d'oiseaux protégées pour lesquelles une dérogation a été accordée. Isabelle Bazin, responsable foncier environnement chez Lafarge justifie : "Lors des inventaires sur certaines zones en 2015-2016 ont été identifiés des habitats favorables à certains oiseaux. On a fait la demande de dérogation espèces protégées." "L’entreprise tient à signaler qu’elle maintient les mesures de compensation écologiques prévues à Montpouillan et Gaujac en faveur des oiseaux : cela concerne notamment la création de haies et de bosquets forestiers pour offrir de nouveaux habitats qui n’existent pas encore" fait-elle savoir.
Pas de quoi redonner le moral à Bernard Poulmarc'h attaché à son coin de terre. 


Découvrez les enjeux autour de ce site avec ce reportage d'Ingrid Gallou et José Sousa.
 

 

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