Il devait racheter le château du village : le maire de Lauzun en concurrence avec un projet d'hôtel de luxe

Rebondissement dans le feuilleton du chateau de Lauzun en Lot-et-Garonne. Alors que la mairie était sur le point de l'acheter, aidée par une cagnotte constituée de nombreux dons de ses administrés et un savant montage financier, la préemption dont elle se prévalait tombe. Un acheteur irlandais se propose de transformer le lieu en hôtel de luxe.

Il règle une drôle d'ambiance dans la petite commune de Lauzun, en Lot-et-Garonne. Des affiches pointant du doigt l'acheteur irlandais viennent ajouter au malaise. En cause : la menace qui pèse sur le projet de la municipalité, qui souhaitait racheter le château installé sur la commune. Pour ce faire, le maire avait lancé une cagnotte et réunit plus de 220 000 euros. Par ailleurs, plusieurs collectivités se sont engagées à ses côtés pour l'aider à financer ce projet municipal.

Un acheteur irlandais sur le coup

Mais aujourd'hui, la balle est dans le camp d'un autre acheteur potentiel, qui lui désire transformer le site en hôtel de luxe. Cet acheteur, irlandais, est en capacité de valider l'offre d'achat du monument qu'il avait faite, de 2 millions d'euros, et qui avait été suspendue par la préemption par la mairie.

Une situation que la petite commune de Lauzun ne souhaitait pas connaître. Après s'être remonté les manches, avoir communiqué, sollicité, persuadé, rassemblé, "cagnotté", Jean-Paul Barjou, le maire de Lauzun n'en revient pas. Lui qui porte ce projet de rachat du château de la commune depuis des mois se trouve aujourd'hui démuni. "On est dans l'incertitude, dans l'expectative, le brouillard... On attend", commente-t-il dépité.
"On était tout près de réussir puisqu'on était arrivé à 1,6 million d'euros. On avait passé un accord avec l'établissement foncier public d'Aquitaine qui propose de mettre les deux millions sur la table. Après, d'ici quatre ou cinq ans, la commune assurera le remboursement".

Plus de droit de préemption

Mais c'est justement ce montage financier qui n'autorise plus la préemption du château par la municipalité. Le compromis de vente, signé en avril par Bernard Walsh, l'acheteur irlandais, est donc à nouveau réactivé... au grand dam des habitants qui avaient, pour beaucoup, mis la main à la poche pour participer à l'aventure de cette acquisition.

Il faut dire que la mairie promet de transformer ce château, de l'ouvrir au public et d'en faire le fer de lance du tourisme local. De quoi en somme contribuer au dynamisme social et économique de la commune.

Les Lauzunais comme leur maire, brûlent de connaître la décision de cet investisseur irlandais. Sera-t-il le prochain maître des lieux ou préférera-t-il se retirer du jeu ? That is the question. La réponse, elle, est attendue à la fin du mois de novembre.