Solidarité : des séjours en gîte gratuits pour les femmes atteintes de cancer

À Sainte-Marthe près de Marmande (Lot-et-Garonne), un hôte propose gratuitement, en partenariat avec le comité départemental de la ligue contre le cancer, des courts séjours dans un gîte dédié aux femmes malades.

« C’est en hommage à ma femme qui est décédée. » Le combat contre le cancer, Jean-Pierre Zolotareff en sait quelque chose. « Pendant dix ans ensemble, on s’est battus comme des chiens, comme des fous. Être atteint d’un cancer, c’est tous les jours et toutes les nuits des effets secondaires, des souffrances psychologiques et physiques. C'est un vrai boulot. »

Bien souvent au cours de cette décennie, Jean-Pierre a croisé le chemin d’autres femmes elles aussi atteintes d’un cancer. Bien souvent, celles-ci manquaient d’accompagnement : « Nous avons rencontré des dizaines et des dizaines de femmes en soins, et nous avons pu voir combien nombre d’entre elles étaient toutes seules, des fois abandonnées par leur compagnon qui n’arrivaient pas à supporter le cancer de leur femme. »

Pour y remédier, il a ainsi décidé de mettre à disposition le Moulin de Tarres de Bas, gîte dont il est propriétaire. 
Accueillir les guerrières du cancer quelques jours gratuitement dans un paysage bucolique qui invite à la détente et au repos, c'était l'idée de son épouse.
« À mon petit niveau et celui de ma femme Odette, on avait décidé de mettre nos chalets à disposition de femmes qui viendraient faire des petits séjours gratuitement, pour pouvoir souffler, se retrouver avec ces ânes, cet étang, cette rivière, cette piscine à 30 degrés toute l’année pour qu’elles puissent véritablement couper de leur quotidien… Ce que j’appelle ce travail quotidien, qui est de se soigner. »

Bien-être et confiance en soi

De quoi convaincre sans difficulté les malades pour qui le quotidien est rythmé par les traitements, les analyses et l'attente. Un lieu pour retrouver aussi la confiance en soi, mise à mal à l'annonce de la maladie, loin du stress du quotidien. Le mot cancer fait encore parfois peur. « On a la sensation d'être abandonnée, de ne pas être comprise, raconte l'une d'entre elle. "On a l'impression que tout le monde tourne petit à petit le dos, parce que le mot cancer fait peur. Et certaines personnes étant dans le déni, je pense que c’est plus compliqué pour moi que pour un homme, puisqu’il y a toute la partie quotidienne qui est à gérer, la vie de famille, la vie professionnelle, plus la maladie et les traitements qui peuvent en découler. »

"On est pris dans une routine médicamenteuse" témoigne l'une d'entre elle qui bénéficie de cet hébergement proposé par Jena-Pierre Zolotareff .
"Toutes les semaines ou tous les 15 jours on est relié au milieu hospitalier, il y a des contraintes bien précises. Le fait qu’il y ait à un moment donné une coupure, aussi bien familiale que professionnelle, permet justement d’essayer de prendre confiance en soi et de se revaloriser. 

La Ligue contre le cancer mobilisée

Une initiative soutenue par le comité lot-et-garonnais de la Ligue contre le cancer, qui a noué un partenariat avec le propriétaire des lieux. 

C'est vrai que le moral permet de mieux traverser la maladie. et à ce titre les personnes devient véritablement acteur de leur maladie.

Martine Fau - Ligue contre le cancer Lot-et-Garonne

France 3 Aquitaine

 « Le public connaît avant tout la recherche et la prévention avec notamment le dépistage, mais on nous connaît moins dans le cadre de cette mission de soins et de support, reconnaît Martine Fau, secrétaire générale du comité départemental. Grâce à M. Zolotareff, on veut au travers de ces soins recréer un lien social, mais également permettre aux gens de maintenir une activité physique, d’avoir une alimentation adaptée, tout cela pour faire ressortir une estime de soi. »

Une estime de soi qui passe également par des rencontres et du dialogue. « Discuter entre personnes atteintes du cancer, c’est très important car souvent elles sont coupées du monde, dans la solitude, regrette-t-elle. Cela permet de créer des échanges et surtout c’est un bien-être, un confort qui permet de mieux traverser la maladie. »

Au vu des bienfaits physiques et psychologiques sur les malades, Jean-Pierre Zolotareff compte élargir ses prestations, toujours à titre gratuit. Il proposera bientôt des cours de réflexologie, et espère montrer l'exemple pour que d’autres propriétaires le rejoignent dans sa démarche.

Pour joindre Jean-Pierre Zolotareff : www.lemoulindetarresdebas.fr
Tel : 06 08 69 93 20