Les urgences de l’hôpital de Marmande ne compte plus aucun médecin titulaire depuis la démission du chef du service en juin. Une situation intenable pour le personnel urgentiste. Le Collectif Marmande Hôpital Urgence a organisé une réunion publique pour inclure la population dans le mouvement et ainsi défendre le système de soins.
« Il y a des vies en jeu ! ». Inquiète, cette retraitée marmandaise questionne le personnel hospitalier "Que peut-on faire pour vous aider ?".
La fièvre monte localement et ce mardi 9 novembre, 150 personnes se sont réunies à Marmande dans le Lot-et-Garonne pour assister à une réunion publique inédite. Soignants, médecins, élus, mais aussi simples citoyens présents pour échanger sur la situation des urgences de l’hôpital de Marmande. Depuis juin, le service des urgences ne compte plus aucun médecin titulaire, et fonctionne avec des intérimaires. Une situation intenable pour le reste du personnel. «On est complétement démunis, ça devient très compliqué pour le personnel paramédical, pour la même pathologie en fonction du médecin, les prises en charge sont différentes et chaque jour, il faut s’adapter » confie Amandine Lavergne, infirmière urgentiste.
Depuis un an et demi, le personnel alerte l’ARS sur la situation, mais ils ne se sentent pas entendus. Pour Michel Céruti, animateur du collectif Marmande Hôpital Urgence, il faut mobiliser « l’ensemble de la population du territoire pour accompagner les personnels qui défendent quotidiennement notre système de soins.»
On n’arrête pas de nous dire que des médecins vont arriver, mais des médecins, il n’y en a aucun !
William Kuras, aide-soignant aux urgences de MarmandeFrance 3 Aquitaine
William Kuras en est persuadé, si les sept médecins titulaires ont démissionné de leur poste, c’est par « dégoût de travailler aux urgences de Marmande ». Le dernier en date, le chef du service Laurent Maillard. Ce dernier, affirme qu’il reviendra en poste si son projet, proposé à l’ARS, est validé.
Attirer les jeunes médecins à Marmande
Afin de réduire l’affluence, il propose de réguler l’accès des patients aux urgences. Un filtrage serait alors mis en place avant l’admission dans le service pour orienter au mieux les patients. Un système qui, il en est persuadé, attirera les jeunes médecins. « Sans régulation vous êtes dérangés pour tout et n’importe quoi, si on régule ce pourquoi vous allez être dérangés c’est de la médecine d’urgence, ça va intéresser les jeunes médecins. »
Une proposition qui séduit le personnel de l’hôpital, mais l’agence de santé du Lot-et-Garonne la refuse. Cette régulation n’entrerait pas dans le cadre législatif. Pour se faire entendre, comme tous les vendredis, les soignants se réuniront le 12 novembre à 17 heures devant l’hôpital de Marmande.