C'est l'heure du grand oral pour les élèves de Terminale, jusqu'au 30 juin. Pour les quelque 300 lycéens de Georges Leygues, à Villeneuve-sur-Lot, faire du théâtre pour réviser son bac, c’est la méthode gagnante que leur ont proposée des comédiens. Ils ont ainsi pu préparer cette épreuve qui terrifie nombre d'entre eux.
“Ça me gêne un peu", confie Lou, juste avant de passer pour la première fois devant ses camarades. Certains arborent un sourire gêné, les joues rosées par le stress et les mains cachées dans leurs manches. D'autres jouent avec leurs bagues ou leurs bracelets.
Depuis ce lundi 19 juin, ils se sont jetés dans le grand bain du grand oral. Et il y a quelques semaines, ce sont des comédiens qui leur ont livré des conseils pour les préparer à ce moment forcément stressant.
Pour beaucoup, l'émotion du passage à l'oral est parfois débordante, au risque de verser quelques larmes. La communication non verbale en dit long sur une personne. L'objectif pour ces comédiens est donc d'aider les jeunes à effacer ces gestes parasites. " Fais-gaffe, tu m'as fait un peu le taureau là " . Régis Doumecq, intervenant et comédien à la Patte de Lièvre, mime en même temps Yanis et ses gestes de la jambe, gros signe de stress. "Pose-toi" lui conseille-t-il.
Bien s’exprimer est d’autant plus important aujourd’hui pour les lycéens, depuis que le programme du baccalauréat compte un Grand Oral. Une épreuve à gros coefficient. De quoi donner des sueurs froides aux lycéens français, peu habitués et surtout peu formés à ce genre d'exercice.
"J'attends qu'ils m'aident à m'ouvrir, à prendre plus la parole, à être plus coordonnée dans mes gestes et mes paroles" témoigne cette lycéenne déterminée et attentive au travail des comédiens.
Gestuelle, posture et diction
Cette épreuve du bac évalue des compétences comme la maîtrise d’une parole personnelle, structurée, et argumentée, la capacité à déployer avec clarté et conviction une réflexion, dialoguer et à débattre.
Gestion du stress, diction, gestuelle, attitude et estime de soi. Des défis que devront relever ces élèves de 17 et 18 ans lors de ces quarante minutes d'épreuves. C'est l'occasion pour ces jeunes d'apprendre à s’exprimer en public, aidés par des professionnels volontaires. Un élément incontournable de leurs futures études supérieures ou vie professionnelle à venir.
On est proche des élèves, et on leur donne à chacun les outils qui leur correspondent.
Catherine Labit, intervenante et comédienne à la Patte de Lièvrerédaction web France 3 Aquitaine
Après une petite séance d’échauffement, place aux exercices animé par les comédiens professionnels de la compagnie “la patte de lièvre”. L'un après l'autre, chacun passe devant ses camarades et le professionnel. Une occasion pour ce dernier de déterminer les points à travailler, propres à chaque élève.
Un atelier bénéfique pour nombreux d’entre eux : " En ne serait-ce qu'un quart d’heure de travail avec lui, on le voit complètement détendu, on le voit arriver à dire ses phrases", témoigne Régis Doumecq, intervenant et comédien à la Patte de Lièvre.
Bien articuler, les pieds ancrés au sol, parler avec les mains, regarder son jury. Autant de petites techniques que ces professionnels de la scène offrent aux élèves.
C'était un peu stressant, mais ça va faire du bien pour le Grand Oral.
Enora, élève en classe de terminale STMGrédaction web France 3 Aquitaine
Le pass culture
Cette rencontre atypique entre le théâtre et le milieu scolaire est possible grâce au pass culture . Mis en place par le président de la République en 2019, ce dispositif permet à la troupe de théâtre d'intervenir auprès de collégiens et lycéens. Composé d'une part individuelle, mais également d'un part dite collective, cette enveloppe, mise à la disposition des collèges et des lycées, leur permet de financer de telles initiatives.
Un outil qui fonctionne très bien selon les comédiens. Comme ce fut le cas ici, l’acteur culturel fait une proposition de projet sur la plateforme Adage. Une plateforme numérique accessible à toutes les communautés éducatives et destinée à favoriser l’atteinte de l’objectif fixé par le gouvernement de 100% d’élèves touchés par au moins une action d’éducation artistique et culturelle par an.
L'enseignant entre ainsi directement en contact avec l'acteur culturel, et ensemble, ils travaillent à affiner le projet. L’idée étant de répondre au plus près à la demande de l’enseignant.